Les boissons sucrées vont-elles bientôt afficher sur leurs étiquettes un avertissement à l’attention des consommateurs à propos de leurs risques pour la santé, à l’instar des paquets de cigarettes ?
Cela ne serait sans doute pas pour déplaire aux 22 chercheurs en nutrition ayant participé à la conférence académique CrossFit Foundation 2017. Dans un document de synthèse publié dans Obesity Reviews, ils alertent sur la consommation de boissons édulcorées tels que les sodas. Particulièrement nocives pour la santé, elles peuvent mener à l’obésité, aux maladie cardiovasculaires et au diabète de type 2.
Les boissons sucrées à proscrire
Réunis lors de la conférence CrossFit Foundations 2017, les chercheurs avaient pour mission de débattre autour de la question : toutes les calories sont-elles égales en responsabilité dans le déclenchement de l’obésité et des maladies cardiométaboliques ? Ils sont arrivés à la conclusion que si les calories provenant de n’importe quel aliment peuvent augmenter le risque d’obésité et de maladies cardiovasculaires, les boissons sucrées jouent un rôle unique dans les problèmes chroniques de santé comme le diabète de type 2. Le risque de maladie augmente même lorsque les boissons sont consommées dans le cadre d’un régime diététique et donc n’entraînent pas de prise de poids.
"Ce qui est nouveau, c'est qu'il s'agit d'un groupe impressionnant de scientifiques possédant une vaste expérience en nutrition et en métabolisme, qui sont d'accord avec la conclusion que les boissons sucrées augmentent les facteurs de risque cardiométabolique par rapport aux quantités égales d'amidon", a déclaré Kimber Stanhope, biologiste de recherche en nutrition à l'École de médecine vétérinaire de l'Université de Californie.
L’aspartame, un édulcorant qui ne fait pas grossir
Autre point de consensus intéressant soulevé par les chercheurs lors de la conférence : celui du rôle de l’aspartame dans la prise de poids. Contrairement aux idées reçues sur ce "faux sucre", il ne favoriserait pas le gain de poids. "Aucune étude sur les édulcorants non-caloriques ne montre de prise de poids", affirme la Pr Stanhope.
Les auteurs ont aussi convenu que la consommation de gras polyinsaturés (n-6), comme ceux que l'on trouve dans certaines huiles végétales, les graines et les noix, réduit le risque de maladie par rapport à des quantités égales de gras saturés. Toutefois, cette conclusion s'accompagne d'une mise en garde puisque les aliments laitiers comme le fromage et les yaourts, qui peuvent être riches en gras saturés, sont au contraire associés à une réduction du risque cardiométabolique.
Bien s’alimenter pour rester en meilleure santé : telle est la conclusion des 22 chercheurs ayant signé le document de synthèse. "Nous avons encore un long chemin à parcourir pour obtenir des réponses précises sur un grand nombre de questions nutritionnelles différentes. Néanmoins, nous sommes tous d'accord sur le fait qu'un régime alimentaire sain composé de légumineuses, de fruits, de légumes et de graisses saines et peu transformées favorise la santé par rapport au régime alimentaire occidental typique, raffiné et appétissant", conclut Kimber Stanhope.