En 2018, un salarié sur quatre est en situation d’hyperstress au travail, selon les nouvelles données récoltées par la start-up Padoa.
Diminution de l'espérance de vie
On considère qu’un individu est en situation d’hyperstress lorsqu’il atteint un niveau de stress tellement élevé qu’il se met en danger. "On peut faire une analogie avec l'hypertension : tout le monde a de la tension artérielle, le problème c'est quand on en a trop", explique à l’Obs le docteur Patrick Légeron, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne de Paris.
A trop forte dose, le stress est très mauvais pour la santé mentale et physique. De nombreuses études ont démontré que cet état peut provoquer, entre autres, des cancers du pancréas, des dépressions, des fausses couches, des conduites à risque (suicide, tabac, alcool, drogue, boulimie, anorexie), réduire la tailles des bébés à naître, diminuer la fertilité, la libido et l’espérance de vie, accélérer le déclin cognitif, le vieillissement et l’apparition de cheveux blancs, fatiguer le coeur et les artères, perturber le sommeil ou encore déclencher de l’acné.
Les facteurs qui causent l’hyperstress
Une étude de Stimulus publiée en novembre 2017 faisait apparaître de fortes disparités entre les salariés quant à leur gestion du stress. "Les taux d'hyperstress varient selon les activités", écrivaient les auteurs, le secteur le plus touché étant celui de la santé humaine et des actions sociales, avec 4 salariés sur 10 en hyperstress. Arrive ensuite celui des arts, spectacles et activités récréatives (3 sur 10). Les femmes seraient aussi davantage concernées que les hommes (28% des salariées connaissent de l'hyperstress, contre 20% de leurs collègues masculins). Les 40-50 ans et les plus de 50 ans sont par ailleurs les catégories les plus à plaindre en la matière.
Pour le Dr Patrick Légeron, les facteurs qui causent l’hyperstress sont "toujours liés aux exigences du travail. Mais il y a grosso modo deux grands facteurs de stress. D’abord la charge de travail, l’intensité, le fait qu’il y a beaucoup de travail, et des informations complexes à gérer. Mais aussi tous les changements qui peuvent survenir dans le travail, la peur de ne pouvoir s’adapter. Ces changements peuvent être macro, à l’échelle d’une entreprise : réorganisation, fusion, rachat, entraînant parfois la peur de perdre son job. Mais il y a aussi les micro-changements : nouveau logiciel, s’adapter aux nouvelles procédures, etc. Peuvent aussi jouer le manque de reconnaissance ou le manque d’autonomie."
La start-up Padoa établit également, pêle-mêle, que :
- L’absentéisme coute 6 milliards d’euros par an aux entreprises.
- 75% des médecins du travail ont + de 55 ans.
- Les lombalgies représentent 20% des accidents du travail.
- 2,6 millions de salariés sont exposés à des risques de cancers professionnels.
- 87% des maladies professionnelles sont des troubles musculo-squelettiques.