L’année dernière en Australie, 286 personnes ont été atteintes de l’ulcère de Buruli, du à une bactérie qui détruit la peau et les tissus mous. Cette année aux Etats-Unis, un jeune homme de 26 ans s’est fait amputer du pied à cause d’une bactérie "mangeuse de chair".
Ce phénomène, appelé fasciite nécrosante, est rare. Chaque année aux Etats-Unis, 1200 personnes sont atteintes, et 200 000 partout dans le monde. Mais les effets peuvent être dévastateurs, comme pour cette femme canadienne qui a du subir une triple amputation. Les bactéries concernées peuvent être le streptocoque du groupe A, les klebsielles, les Clostridia, les Escherichia coli, les Mycobacterium ulcerans ou encore les Staphylocoques dorés. Des chercheurs se sont penchés sur les streptocoques du groupe A, associés à l’angine. Une souche de cette bactérie, si elle pénètre dans les muscles, peut devenir "mangeuses de chair", avec des risques mortels.
L’attention des neurones détournée
Cette bactérie parvient à rester indétectable dans le corps. Les chercheurs ont découvert qu’en réalité, elle parvenait à détourner l’attention des neurones afin de contrôler quelles informations sont envoyées au système immunitaire. Ainsi, la bactérie reste cachée. Les résultats de leur étude sont publiés dans la revue Cell.
"La fasciite nécrosante est une maladie dévastatrice qui reste extrêmement difficile à traiter et dont le taux de mortalité est inacceptable", explique Isaac Chiu, l’un des auteurs de l’étude. Effectivement, le taux de mortalité serait de 30%. Il poursuit: "nos résultats révèlent un nouveau rôle surprenant des neurones dans le développement de cette maladie et pointent vers des contre-mesures prometteuses qui méritent une exploration plus poussée."
L’une de ces contre-mesures prometteuses qu’ils ont pu expérimenter consiste à bloquer cette activité immuno-suppressive. Une technique qui a fait ses preuves sur les souris, en empêchant la propagation des bactéries. Une piste intéressante pour trouver un futur traitement.