Aujourd’hui, l’hypertension artérielle (HTA) touche 15 millions de personnes en France, soit près d’un adulte sur trois. Selon l'étude Esteban récemment publiée par Santé publique France, 36% des hommes adultes sont aujourd’hui hypertendus, contre 25% des femmes.
60% des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent par ailleurs de cette pathologie ; des chiffres qui grimpent à 80% chez les plus de 80 ans.
Une maladie silencieuse et méconnue
Des statistiques inquiétantes, surtout quand on sait que de nombreux Français souffrent d’hypertension sans le savoir. Si plus de 84% des personnes ont déclaré à Santé publique France avoir eu une mesure de la pression artérielle dans l’année précédant leur examen de santé, seule 1 sur 2 (55%) avait connaissance de son HTA parmi les personnes hypertendues. Cette proportion était plus importante chez les femmes (62,9%) que chez les hommes (50,1%). Et parmi les personnes hypertendues déclarant avoir connaissance de leur HTA, près de 30% n’étaient pas traitées par un médicament à visée anti-hypertensive.
Facteur de risque majeur de complications cardiovasculaires
L’hypertension artérielle constitue pourtant un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires (insuffisance coronaire, AVC, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, anévrysme artériel, dissection aortique, arythmie, démence..)…
Les professionnels l’appellent même la "tueuse silencieuse", complète le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue et présidente de la Fédération française de cardiologie, avant de poursuivre : "la maladie est le plus souvent silencieuse mais peut se manifester par un ensemble de symptômes non spécifiques : fatigue, maux de tête matinaux, vertiges, mouches dans les yeux, bourdonnements d’oreilles, palpitations, troubles de la concentration ou encore sensation de poitrine oppressée sont autant de signes de la maladie.
Ce ne sont pas des symptômes spécifiques, mais ces signes, lorsqu’ils sont associés, doivent alerter et pousser à consulter son médecin traitant ou même son pharmacien, pour faire un test de dépistage. Or, la plupart des gens n’y font pas attention et n’imaginent pas que leurs symptômes soient liés à l’hypertension, ce qui explique que de nombreux hypertendus n’aient pas encore été diagnostiqués".
Prise en charge thérapeutique
Depuis 2006, en France, ni la diminution de la fréquence de l’HTA, ni l’amélioration de son dépistage et de sa prise en charge n’ont pu être mises en évidence. Chez les femmes, la prise en charge thérapeutique de cette pathologie s’est même dégradée sur la période.
La prise en charge de l’HTA passe pourtant par des mesures hygiéno-diététiques simples (perte de poids, réduction des apports nutritionnels en sel, de la sédentarité...) et/ou la prescription d’un traitement anti-hypertenseur.
Ces mesures ont très largement démontré leur efficacité sur la mortalité et les complications cardiovasculaires dans de nombreux essais thérapeutiques avec, notamment, une réduction de 7% et 10% du risque de mortalité par insuffisance coronaire et accident vasculaire cérébral.