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Médecine du cerveau

AVC : jusqu'où aller dans le traitement antiagrégant pour éviter une récidive ?

Par Mathilde Debry

Une nouvelle étude indique que chez les patients ayant subi un AIT, le taux d'événements cardiovasculaires (y compris l’AVC) était de 6,4% la première année et de 6,4% de la deuxième à la cinquième année.

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40 000 à 50 000 personnes ont des accidents ischémiques transitoires (mini-AVC appelés AIT) chaque année en France, souvent précurseurs d'AVC ou d'événements cardiovasculaires. Tous les ans, 160 000 patients de l'Hexagone sont victimes d'AVC. "On a longtemps pensé que le risque d’AVC était majeur dans les premiers jours et jusqu’à trois semaines après, mais, en réalité, après un AIT vous êtes définitivement à risque", explique au Figaro le Pr Pierre Amarenco, chef du service de neurologie et du Centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale à l’hôpital Bichat (Assistance public-Hôpitaux de Paris). 

4789 patients de 21 pays différents

Une nouvelle étude indique que chez les patients ayant subi un accident ischémique transitoire (AIT), le taux d'événements cardiovasculaires (y compris l’AVC) est de 6,4% la première année et de 6,4% de la deuxième à la cinquième année. Précisons que la cohorte des malades de l’étude suivait les traitements classiques qu'implique un mini-AVC - un médicament antiplaquettaire (aspirine...) ou un anticoagulant pour prévenir les récidives. Les risques pour la santé du patient ayant fait un AVC mineur sont donc conséquents, et ce à long terme, même lorsque le traitement préventif de la récidive est suivi correctement. 

Les chercheurs ont analysé les données de 4789 patients ayant subi un accident ischémique transitoire (AIT) de 2009 à 2011. Ils avaient été recrutés dans 21 pays différents et ont donc été logiquement suivis sur cinq ans. 

Quel traitement pour améliorer la prévention des récidives ? 

Une autre étude internationale portant sur 4 881 adultes dans 10 pays ayant subi un AIT a démontré que les personnes qui prenaient du clopidogrel et de l'aspirine présentaient un risque 25 % moins élevé d'AVC majeur, de crise cardiaque ou de décès par caillots sanguins dans les trois mois suivant le premier incident, comparativement à celles qui prenaient de l'aspirine seule. "L'étude nous donne des preuves solides que nous pouvons utiliser cette combinaison de médicaments pour prévenir les AVC chez les personnes les plus à risque, mais pas sans risque de saignement", a déclaré Clay Johnston, professeur de neurologie à la Dell Medical School de l'Université du Texas à Austin. Autrement dit, une stratégie plus agressive permet de faire baisser les événements cardiovasculaires post AIT, mais augmentent les risques d’accidents hémorragiques.

Des stratégies individualisées en fonction des risques

Pour éviter d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, la solution est d’adopter des stratégies individualisées en fonction de chaque patient, tout en insistant sur le fait qu’il ne faut pas minimiser l’événement, comme c’est souvent le cas. Si le risque d'accident ischémique est fort et que le risque hémorragique en faible, il est possible d'intensifier le traitement anti-agrégant. Si c'est l'inverse et que le risque hémorragique est faible, il vaut mieux éviter d'intensifer le traitement anti-agrégant. Si les 2 risques sont élevés, c'est une discussion entre le malade et son médecin.

Les signes d’un accident ischémique transitoire (AIT) surviennent généralement pendant quelques minutes, mais moins d'une heure. Ils sont presque identiques à ceux d’un AVC, mais disparaissent rapidement.

On retrouve dans les symptômes une perte de la force, mais aussi de la sensibilité d'un bras ou d'une jambe, de la moitié de la face ou de la totalité d'un côté du corps. Cela peut être accompagné d'une difficulté soudaine à trouver ses mots et à les exprimer, de troubles soudains de l'équilibre et de la marche, de problèmes de vue (la perte brutale de la vision d'un œil), de vertiges. En général, les symptômes disparaissent très vite, avant maximum 24h.