Il vous est sûrement déjà arrivé d’évoquer un souvenir à quelqu’un qui ne s’en rappelle pas. Un moment au cours duquel vous aimeriez bien transférer votre mémoire à l’autre. Si cela paraît impossible à faire, des chercheurs américains, de l’Université de Californie, à Los Angeles (UCLA) ont fait un premier pas en ce sens. Le lundi 14 mai, ils ont annoncé avoir réussi à transférer les souvenirs d’un escargot de mer à un autre. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue eNeuro.
La stimulation électrique pour créer du souvenir
Il est évident que les escargots n’ont pas autant de souvenirs que nous. Mais pour en créer, les chercheurs ont divisé un groupe de ces gastéropodes en deux. La mémoire du premier groupe a été stimulée en recevant de faibles chocs électriques sur la queue. Cela, afin de créer un réflexe défensif.
Ensuite, les scientifiques ont extrait l’acide ribonucléique (ARN) du système nerveux des escargots du premier groupe, pour les transférer dans ceux du second groupe. L’acide ribonucléique est un maillon essentiel dans la synthèse des protéines, mais aussi dans le transport des messages génétiques.
"Vingt-quatre heures plus tard, nous avons testé les réflexes de ces escargots: ils avaient le même réflexe de défense que ceux à qui nous avions administré des chocs électriques", relate ainsi David L. Glanzmann, l’un des principaux auteurs de l’étude et membre du département de biologie intégrative et physiologie à UCLA.
Et pour les humains ?
Évidemment, il faudrait des années, voire des décennies pour voir cette technique appliquée sur les humains. Le système nerveux de l’escargot, et en particulier de l’escargot de mer, est beaucoup moins complexe que le notre.
Mais ces résultats donnent tout de même de l’espoir aux chercheurs, notamment dans le traitement des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. "Si nous arrivions à identifier la partie de l’acide ribonucléique qui permet la formation de souvenirs, nous pourrions trouver des traitements plus efficaces contre la démence, le syndrome de stress post-traumatique et Alzheimer", poursuit David L. Glanzmann.