Les équipes soignantes se démènent en République démocratique du Congo pour mettre fin à l’épidémie d’Ebola qui frappe le pays depuis plusieurs semaines. Selon un bilan récent, déjà 25 personnes sont décédées des suites de la maladie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son dernier bilan, a annoncé 45 cas détectés en tout, particulièrement dans le nord-est du pays. Ce qui fait craindre aux Etats frontaliers d’être contaminés à leur tour.
Ebola n’est pas un mauvais sort
"De nombreux villageois sont convaincus que cette épidémie est provoquée par la sorcellerie qui s’abat sur leurs villages […] Pour enrayer sa propagation, il faut expurger de la tête des villageois que la maladie à virus Ebola est un mauvais sort jeté sur les villages", développe le député Bavon N’Sa Mputu Elima, élu de Bikoro, une ville à 600km au nord de Kinshasa, au Parisien. C’est la ville la plus touchée, pour le moment, par l’épidémie. En revanche, un cas a aussi été détecté dans une plus grosse ville.
Ces croyances viennent surtout de la pauvreté, qui règne encore en République démocratique du Congo. Face à la maladie, beaucoup se tournent alors vers les églises, dans l’espoir d’un miracle… Ce qui ne facilite pas la tâche des équipes médicales. D’autant qu’elles sont, elles aussi, exposées au risque de contamination.
Un vaccin expérimental bientôt distribué
Dès le 22 mai, un vaccin expérimental contre Ebola sera déployé dans le pays. La situation est telle qu'un premier cas de fièvre hémorragique a été découvert en zone urbaine, à Mbandaka (1 million d’habitants), dans le nord-ouest du pays. "Un nouveau cas (…) a été confirmé à Wangata, l’une des trois zones sanitaires de Mbandaka, une ville de près de 1,2 million d’habitants de la province de l’Equateur, dans le nord-ouest de la RDC", a déclaré l’Organisation Mondiale de la Santé.
C’est face au risque de propagation vers les villes densément peuplées comme la capitale Kinshasa (11, 5 millions d’habitants) que les autorités ont donné le feu vert à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour expédier les premières doses du vaccin. "Si une ville de cette taille est gagnée par la maladie d’Ebola, il y aura un important foyer urbain, ce qui sera un vrai défi", a déclaré au Monde Peter Salama, qui pilote les opérations d’urgence à l’OMS."Lorsque Ebola gagne des zones urbaines, notamment des bidonvilles, il est extrêmement difficile de venir à bout de la maladie."