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Tabagisme

Cigarette électronique : des produits cancérigènes seraient inhalés par les consommateurs

Par Mégane Fleury

Fumer une cigarette électronique ferait inhaler aux vapoteurs du formaldéhyde, une substance cancérigène, même lorsque l’appareil n’est pas à plein régime. Explications.

HAZEMMKAMAL/iStock

Le débat sur les dangers de la e-cigarette continue. Des chercheurs américains de l’Université de Portland publient la nouvelle version d’une étude menée en 2015 dans laquelle ils alertaient sur la présence de formaldéhyde (ou formol), une substance cancérigène, dans les vapeurs dégagées par la cigarette électronique. Selon leur nouvelle recherche parue dans la revue Nature, le produit serait présent même lorsque l’appareil chauffe peu. 

Une première étude très critiquée 

Dans leur étude parue en 2015, les chercheurs indiquaient que la vapeur de e-cigarette contient une nouvelle forme de formaldéhyde, à des niveaux 5 à 15 fois supérieurs à ceux observés dans des cigarettes "traditionnelles". Mais ces résultats ont fait bondir certains scientifiques, car la machine à inhaler utilisée pour l’expérimentation était réglée au niveau de chauffe maximum. Pour les adversaires de l’étude, aucun vapoteur n’utilise de e-cigarette réglée de la sorte. Le Dr Konstantinos Farsalinos, cardiologue à Athènes (Grèce), auteur d’un article sur son blog à ce sujet, a déclaré : "Cela produit un goût insupportable, et personne n'utilise un e-cigarette dans ces conditions, et n'est donc jamais exposé à de telles concentrations de formaldéhyde." 

Des seuils anormalement élevés de formaldéhyde

En menant leur nouvelle recherche, les scientifiques américains ont analysé les taux de formaldéhyde dans des conditions de chauffe plus faibles, correspondant selon eux, aux réglages utilisés par les consommateurs. Ils ont ainsi constaté la présence de la nouvelle forme de formaldéhyde déjà détectée dans leur recherche précédente et de formaldéhyde gazeux.

Ces deux substances seraient même présentes à un seuil supérieur que celui défini par la Occupational Safety and Health Administration (OSHA), l’organisme américain qui établit des règlements pour la santé au travail. Cette administration recommande en effet un niveau d’inhalation inférieur à 5,3 milligrammes par jour. Pour les chercheurs américains, si la e-cigarette est réglée à un niveau de chauffe faible, l’inhalation de formaldéhyde est de 10 milligrammes par jour, en considérant que le vapoteur consomme quotidiennement 4 grammes de e-liquide. 

Une efficacité pas encore prouvée

Des études contradictoires sur les dangers de la cigarette électronique sont régulièrement publiées. En tous cas, son efficacité sur le sevrage tabagique n’est pas encore confirmée. Une étude, publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire en novembre dernier, montre que sur le court-terme comme sur le long-terme, la cigarette électronique permet de réduire la consommation de cigarettes classiques mais pas d’arrêter totalement. En 2013, environ 7 millions de personnes vapotaient en Europe, dont un million en France.