Il existe trois principaux cancers de la peau : le carcinome basocellulaire (CBC) dont l'évolution est très favorable sous traitement, le carcinome spinocellulaire (ou carcinome epidermoide) qui touche principalement les personnes âgées et le plus grave, le mélanome cutané. En 2015, ce dernier a touché 14 325 personnes et en a tué 1 773.
Le mélanome cutané fait partie des cancers dont l’incidence et la mortalité sont en forte hausse depuis les années 1980, notamment à cause de notre exposition au soleil et des centres de bronzage à UV, qui pompent notre capital soleil et favorisent l'apparition de lésions cancéreuses. Il parait donc important de rappeler ô combien le dépistage du cancer de la peau est important, notamment parce que contrairement aux idées reçues, les mélanomes ne se développent pas toujours à partir d'un grain de beauté et peuvent même apparaitre à des endroits improbables, comme sous l'ongle.
Une peau saine est plus à risque
Une étude publiée en 2017 dans le Journal of the American Academy of Dermatology montre en effet que plus de 70 % des mélanomes se développent à partir d’une peau saine, sans taches, ni lésions cutanées. La confusion vient du fait que le mélanome apparait sous forme d'une petite tache pigmentée et irrégulière, laissant penser qu'il s'agit d'un grain de beauté. "Les patients et les médecins doivent avoir conscience que la peau sans grain de beauté est plus à risque de développer un mélanome", avait expliqué le Dr Riccardo Pampena, onco-dermatologue à l'Istituto di Ricovero e Cura a Carattere Scientifico (Italie).
Le scientifique a passé en revue une trentaine d'études rapportant plus de 20 000 cas de mélanomes. Parmi eux, environ 30 % étaient associés à un grain de beauté, alors que 70 % s'étaient développés sur une peau saine. "Les mélanomes sont 64 % moins susceptibles de se développer à partir d’un grain de beauté", ont conclu les chercheurs.
Comment reconnaître un grain de beauté à risque ?
Mais pour ne pas laisser de côté les 30% de risque de développer un mélanome cutané à partir d'un grain de beauté, des dermatologues ont inventé un moyen mémotechnique pour favoriser l'auto-dépistage : la règle ABCDE, pour Asymétrique, Bords, Couleur, Diamètre et Évolution. Une tache qui présente l’une des caractéristiques suivantes est alors suspecte : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur non homogène, Diamètre en augmentation, ou Évoluant rapidement.
Crédit : Plaquette d'information du Syndicat national des dermatologues-vénérologues sur les mélanomes.
10 gènes font la différence entre bronzage et brûlure de la peau
Notre consommation de rayons UV, qu'elle soit naturelle ou artificielle, est à l'origine de la majorité des cancers de la peau. Une remarquable étude britannique a récemment démontré que la réaction de notre peau au soleil et donc, le risque de développer un cancer de la peau, dépend de nos gènes. Les chercheurs ont étudié les données de plus de 121 000 personnes blanches, originaires du Royaume-Uni et enregistrées dans la banque de données britannique Biobank.
Au cours de leur recherche, les généticiens ont découvert 20 régions du génome qui favoriseraient le risque de coups de soleil et donc, de cancer. "Cette étude identifie de nouvelles régions génétiques qui ont probablement une pertinence quant au risque de cancer de la peau", explique Mario Falchi, généticien au King’s College de Londres et co-auteur de l'étude. Les peaux claires ou plus sujettes aux coups de soleil doivent être protégées correctement. "Les gens ont tendance à oublier que les coups de soleil sont vraiment dangereux (…) Nous espérons que le fait de savoir qu’il y a un lien génétique entre brûlures et cancer de la peau pourra les encourager à avoir un mode de vie sain", espère le chercheur.
Chaque année en France, 80 000 nouveaux cas de cancer de la peau sont diagnostiqués, soit 219 personnes chaque jour. Depuis le 1er janvier 2018, 28 198 l'ont été. Environ 1600 personnes en meurent chaque année.