Sur les étiquettes, "produits naturels" peut aussi rimer avec "risques potentiels". C’est la leçon tirée par 60 millions de consommateurs, qui vient de démontrer que les désodorisants aux huiles essentielles ne sont pas sans danger.
Substances parfumantes allergisantes
17 produits (12 sprays et aérosols et 5 diffuseurs passifs) ont été analysés. Résultat : des substances parfumantes allergisantes - limonène, géraniol ou linalool - ont été retrouvées à peu près partout. Les tests ont même permis de comptabiliser jusqu’à 23 ingrédients indésirables dans les désodorisants "Puressentiel" (spray aérien, 41 huiles essentielles) et "Baccide" (spray assainissant aux huiles essentielles).
Par ailleurs, certains de ces produits, à vaporiser ou à poser, émettent des composés organiques volatils (COV) en quantité parfois très élevées. Les voies respiratoire peuvent en être irritées, tout comme la peau. "L’exposition s’opère aussi au niveau cutané, dans une moindre mesure, car les gouttelettes non volatilisées sont susceptibles de retomber sur la peau", explique 60 millions de consommateurs.
Aucune information sur les étiquettes
"Puressentiel", le deuxième désodorisant le plus cher du panel, récolte ainsi la plus mauvaise note. Il pêche dans la mesure de la toxicité, des risques à l'inhalation et des risques au contact de la peau. "Bouquet parfumé aux huiles essentielles bio" de la marque Florame, pourtant labellisé Ecocert, s’en sort également mal, loin derrière ses concurrents Air Wick et Ira.
"En magasin, aucune information sur les étiquettes ne permet de distinguer les produits les plus vertueux. Au contraire, les mentions utilisées véhiculent une image de naturel, ce qui peut être perçu par le grand public comme un gage d’innocuité", déplore 60 millions de consommateurs.
Effets secondaires inattendus
Rappelons que si huit millions de flacons d’huile essentielle sont vendus chaque année en France, certaines peuvent avoir des effets secondaires inattendus. C’est le cas de l’huile essentielle de lavande et d’arbre à thé qui, utilisées fréquemment, peuvent provoquer des dérèglements hormonaux chez les hommes en développant la croissance des seins.
60 millions de consommateurs notait déjà l'année dernière que 2435 signalements impliquant une huile essentielle ont été faits sur l’ensemble de neuf centres antipoison et de toxicovigilance en 2014. Il s’agissait le plus souvent d'enfants présentant des douleurs au niveau de la bouche et du pharynx, des vomissements et de la toux, après une ingestion accidentelle de ces produits très (trop?) à la mode.