Le phénomène de la coagulation est la première étape de réparation d’une lésion des tissus. Au cours du cancer, la coagulation s’allie à l’inflammation pour faire le lit du cancer.
L’histoire de cette association cancer et phlébite (thrombose) ou embolie pulmonaire date de la fin du 19ème siècle lorsque Armand Trousseau décrit en 1865 que l’existence de phénomènes thrombotiques extensifs et récidivants signent le caractère cancéreux d’une maladie de l’estomac. Grand sémiologue et homme d’expérience, il décèdera quelques années plus tard après avoir lui-même eu cette symptomatologie thrombotique alors qu’il était porteur d’un cancer de l’estomac.
Le risque de phlébite et d’embolie est multiplié par 4 à 7 et, en cas de cancer, le risque de récidive thrombotique est triplé. L’épisode thrombotique est également un marqueur de mauvais pronostic au cours du cancer car il est associé à une mortalité accrue qui témoigne de l’agressivité de la tumeur.
La fréquence de la maladie thrombotique est cependant variable selon le type de la tumeur, classiquement les tumeurs solides touchant le pancréas, le cerveau, le poumon, l’estomac, le colon, le rein sont les plus à risque (fréquence atteignant voire dépassant 20 %), et le stade évolutif (plus la tumeur est évoluée à un stade métastatique et plus le risque est accru).
Les cancers du sang (hémopathies) ne sont pas en reste avec des fréquences augmentées de thrombose variant de 5 à 60% en fonction des hémopathies, des chimiothérapies et des profils de patients.
Le Professeur Mohamad Mohty, onco-hématologue et chef de service à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, répond à nos questions dans une émission avec le Dr Jean-François Lemoine.