Les parents d'enfants autistes et les associations l'attendaient avec impatience. Le 3ème plan autisme 2014-2017 a finalement été présenté ce jeudi 2 mai par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux Personnes handicapées. Parmi les mesures phares, la création de 700 places pour les petits autistes dans des unités adaptées, séparées, au sein d’écoles maternelles, qui devraient permettre aux parents d'enfants autistes de souffler.
Parmi les autres mesures annoncées, la formation de 5 000 professionnels du secteur médico-social aux méthodes éducatives, mais aussi la création 1 500 places d’accueil en plus pour les adultes autistes dans des structures spécialisées déjà existantes. La ministre le promet, « nous allons former les professionnels qui ne sont pas formés aux méthodes adaptées à l’autisme. Ils le seront dès 2014 », insistait-elle, interrogée ce matin à la radio. Car l'autre grand volet de ce plan autisme concerne l'orientation des enfants autistes vers les méthodes éducatives et non plus psychanalytiques. « Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple, ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute autorité de santé », a conclu la ministre.
Il est vrai qu'en France, l’autisme souffre d’une prise en charge inadaptée depuis 40 ans. La psychanalyse part du principe qu’il a pour cause un trouble dans la relation entre la mère et l’enfant, alors même que ce trouble n’est que la conséquence d’une mauvaise connexion des synapses, d’un dysfonctionnement du cerveau. Ainsi, avec plus ou moins de réussite, on peut en combattre les effets handicapants à condition d’apprendre patiemment, inlassablement, à l’enfant les bons comportements.
D’un budget de 205 millions d’euros (en progression de 18 millions d’euros par rapport au précédent ), le plan prévoit par ailleurs une plus grande intégration des familles, via des comités d’usagers et la nomination d’un « référent autisme » au sein du comité interministériel du handicap. Enfin, le nouveau dispositif préconise un dépistage dès 18 mois et la ministre l'affirme, « on peut repérer l’autisme dès 12 à 18 mois en mettant en place un réseau sur le terrain, et c'est ce que nous allons faire en renforçant ce réseau dans chaque département ».