La France compte désormais un million de fumeurs en moins, passant de 13,2 millions de consommateurs de tabac à 12,2 millions. Selon les données du Baromètre santé 2017 de Santé publique France, la prévalence du tabagisme quotidien tombe de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. Ce constat est plus particulièrement marqué chez les hommes de 18 à 24 ans (44% en 2016 vs 35% en 2017) et chez les femmes de 55 à 64 ans (21% vs 18% en 2017).
Les inégalités sociales en matière de tabagisme cessent de croître
L’Ile-de-France et les Pays de la Loire sont les régions où l’on fume le moins, avec des prévalences respectives de 21,3% et de 23%. A l’inverse, les prévalences étaient plus élevées en Paca (32,1%), dans les Hauts-de-France (30,5%), en Occitanie (30,3%) et dans le Grand-Est (30,1%).
Autre fait marquant, le tabagisme quotidien diminue également chez les fumeurs les plus défavorisés. Il est passé de 39% en 2016 à 34% en 2017 parmi les personnes à bas revenus et de 50% à 44% parmi les personnes au chômage. Pour la première fois depuis le début des années 2000, les inégalités sociales en matière de tabagisme cessent de croître.
Il faut noter deux points importants qui montrent des évolutions notables : d’une part, l’accroissement de la part des personnes n’ayant jamais fumé, passée de 34,3% à 37,1% entre 2016 et 2017 et, d’autre part, le recul de l’âge de l’expérimentation, passé de 14 ans à 14,4 ans entre 2014 et 2017. Enfin, la part des jeunes de 17 ans qui ont expérimenté la cigarette a baissé, passant de 68,4% en 2014 à 59,0% en 2017. Plus cette première cigarette est fumée jeune, plus la probabilité de devenir un fumeur régulier est importante.
Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable
Pour expliquer ce phénomène, le directeur général de Santé publique France évoque l’impact possible de l’instauration du paquet neutre, de l’augmentation du forfait de prise en charge des substituts nicotiniques à hauteur de 150 € (auparavant de 50 €) et de la mise en place du grand événement national médiatique de prévention intégrée d’aide au sevrage tabagique du mois de novembre : "Mois sans tabac".
En France, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable, avec environ 73 000 décès chaque année. Il peut être la cause de multiples cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus, œsophage). Mais également de maladie cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs, anévrismes, hypertension artérielle) et de troubles de l’érection.
D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.
Arrêter de fumer est un véritable défi : comment aider au mieux ces patients ? Quelles méthodes ont fait leurs preuves ? Les réponses dans notre émission "Sevrage tabagique : les clés de la réussite".