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Changer ses habitudes

Obésité : un régime semi-végétarien pourrait faire la différence chez les seniors

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une nouvelle étude, adopter un régime semi-végétarien pourrait permettre aux personnes de plus de 45 ans d'éviter un risque de surpoids ou d'obésité. 

AlexRaths/iStock

A une époque où l’obésité est un véritable enjeu de santé mondial, de nombreuses personnes se tournent vers le végétarisme ou le véganisme. Mais s’il a été prouvé plusieurs fois qu’une alimentation excluant complètement les produits d’origine animale permettait d’éviter le surpoids, nul besoin d’en arriver à une solution si radicale quand on est senior, assurent des chercheurs dans une nouvelle étude relayée dimanche 27 mai par le site spécialisé Medical News Today. Selon eux, un régime semi-végétarien pourrait suffire.  

Afin d’étudier les conséquences d’une alimentation principalement végétale sur le long terme, des chercheurs du Centre Erasmus MC de Rotterdam (Pays-Bas) ont analysé les informations collectées sur le style de vie de 9641 adultes de 62 ans de moyenne. Ils se sont intéressés à leurs habitudes alimentaires, leur indice de masse corporelle (IMC), leur tour de taille et leur pourcentage de graisse. Ils ont ensuite créé une échelle de valeur permettant de montrer comment les participants adhéraient au régime végétarien. Des points positifs étaient donnés aux aliments végétaux (noix, fruits, légumes) et des points négatifs aux produits laitiers, à la viande, aux poissons et aux œufs.

Après analyse de divers facteurs tels que l’origine socio-économique et l’activité physique des participants, les scientifiques ont découvert que ceux ayant atteint les "meilleurs" scores avaient un IMC plus faible sur le long terme, sans doute en raison d'une masse graisseuse inférieure. Par ailleurs, les scores les plus hauts étaient également associés à un plus petit tour de taille chez les participants âgés de 45 à 65 ans. "Notre étude suggère donc qu’un régime alimentaire comprenant plus de végétaux et moins de viande pourrait aider à prévenir le surpoids et l’obésité chez les seniors et les personnes plus âgées", explique Zhangling Chen, auteur de l’étude.

Remplacer 50 g de viande rouge par 200 g de légumes

Toutefois, que les carnivores ne paniquent pas : nul besoin d’éliminer radicalement la viande de son alimentation pour prévenir l’obésité, assurent les chercheurs. "Une alimentation végétarienne pour prévenir l'obésité ne nécessite pas de changements radicaux ni d'éliminer entièrement la viande ou les autres produits provenant des animaux", poursuit Zhangling Chen, selon qui on peut considérablement améliorer son score en se contentant de remplacer progressivement 50 g de viande rouge par 200 g de légumes. "Ces données sont en adéquation avec les recommandations actuelles de réduire sa consommation de produits émanant des animaux et d'augmenter sa consommation de fruits et légumes", conclut-elle.

Rappelons toutefois que cette étude se contente de démontrer une association entre un régime végétal et un risque inférieur de surpoids et d’obésité. Elle n'établit en rien un lien de cause à effet. Par ailleurs, le régime végan est encore montré du doigt par de nombreux scientifiques qui s’inquiètent de possibles carences en vitamines B12 et D, en fer et en calcium. 

Quoi qu’il en soit, ces nouveaux résultats viennent d’être présentés au congrès de l'Association européenne de l'obésité (EASO) qui s’est tenu à Vienne du 20 au 23 mai afin de débattre sur ce mal qui ne cesse d’augmenter à travers le monde. En effet, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de personnes obèses a quasiment été multiplié par trois depuis 1975. Et, d’après une étude publiée la semaine dernière, en 2045, 22% de la population mondiale pourrait être atteinte si rien ne change pas. Soit un tiers...