Longtemps exclu des régimes chez les cardiaques, en raison des risques que sa teneur en cholestérol pouvait faire courir sur le taux de ce lipide dans le sang (et donc sur le risque cardiovasculaire), c’est le retour en grâce de l’œuf. Finis les régimes d'exclusion qui n'ont pas amélioré grand monde.
Selon une nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal, une consommation régulière et raisonnable en œufs protégerait en fait contre les maladies cardiovasculaires.
Les œufs, source de nombreux micronutriments
Les œufs sont une source très intéressantes de protéines et de micronutriments qui aident à réguler la consommation de graisses et de glucides.
Alors que les œufs sont riches en cholestérol alimentaire, et que les personnes diabétiques de type 2 ont tendance à avoir des taux plus élevés de mauvais cholestérol (LDL-cholestérol), une étude américaine avait déjà démontré début janvier que le fait de manger 12 œufs par semaine pendant six mois n’augmentait pas les taux de cholestérol dans le sang des personnes atteintes de pré-diabète et de diabète de type 2 qui les consomment.
En clair, l'influence de la consommation d'œufs sur le taux de cholestérol et de graisse dans le sang est minime et le mécanisme de l'hypercholestérolémie retrouvée chez les malades, et facteur de risque majeur d'athérosclérose, est ailleurs.
Un bénéfice de l'œuf sur le risque cardiovasculaire
De 2004 à 2008, des chercheurs chinois et britanniques de l’université de Pékin ont suivi 416 213 personnes en bonne santé, âgées de 30 à 79 ans, dans dix régions différentes de Chine et les ont interrogées sur leur consommation quotidienne d’œufs. Ces participants n’avaient aucun antécédent de maladie cardiovasculaire et ne souffraient pas de diabète.
Il s’avère que ceux qui mangeaient un œuf par jour ont une réduction 26% du risque de faire un infarctus par rapport aux autres et une réduction de 28% du risque d’en mourir. Pour les maladies cardiovasculaires en général, le risque de mortalité diminue de 18%.
Autre résultat notable : ceux qui consommaient 5,2 œufs par semaine ont 12% de risque en moins d'avoir une maladie coronaire par rapport à ceux qui n’en mangent que 2,03 dans le même laps de temps.
Une consommation raisonnable et équilibrée
Cette étude a suivi des personnes qui avaient par ailleurs un régime où les graisses saturées (comme le beurre) avaient été remplacées par des graisses monoinsaturées et polyinsaturées (comme l'avocat et l'huile d'olive). Les personnes de l'étude avaient déjà l'habitude de consommer des œufs et leur ration alimentaire n'a pas été enrichie en œufs.
Cela veut donc dire que, si cela fait partie d'un régime alimentaire sain, les gens n'ont pas besoin de restreindre leur consommation en œufs. Les Anglais avaient l'habitude de dire "qu'une pomme par jour protège des médecins", mais l'œuf semble bien placé pour détrôner les pommes.
Avec toutes ces études, il y a fort à parier que les salades pourront retrouver leurs couleurs et leur goût avec le retour en grâce de l'œuf, même pour les médecins.