Depuis les révélations faites sur la mort de Noami Musenga, décédée fin décembre après avoir contacté le Samu de Strasbourg qui s’était moqué d’elle au téléphone et ne s'était pas déplacé, les témoignages relatant des faits de négligence affluent. Mais cette fois, la responsabilité est attribuée aux services médicaux directement.
Le 26 février 2016, Alexandra, une Rémoise de 34 ans, est décédée à cause d'une grossesse de neuf mois non dépistée. "On a appris qu'Alexandra était morte d'une infection généralisée liée à une grossesse extra-utérine, alors qu'elle ignorait qu'elle était enceinte. De neuf mois ! Son bébé aussi était mort", raconte son père Pascal Surrey à L'Union. Mais comment une grossesse de neuf mois a-t-elle pu passer inaperçue ? "Ma fille était très forte, c’est pour ça que nous n’avons rien remarqué, mais pourquoi les médecins sont passés à côté ? Elle en avait vu plusieurs les jours précédents".
Chronologie d'une série d'erreurs médicales
En effet, Alexandra a consulté un gynécologue fin 2015 lorsque les premières douleurs sont apparues, mais ce dernier diagnostique une simple "mycose". Le 18 février 2017, souffrant de "douleurs intenses au ventre", elle consulte un médecin généraliste qui passe de nouveau à côté de la grossesse. Deux jours plus tard, elle se rend aux urgences qui font état d'une "cystite".
Le 23 février, la jeune femme se rend chez SOS Médecins qui lui diagnostique cette fois, une "thrombose hémorroïdaire", c'est-à-dire un caillot au niveau des hémorroïdes. Quatre consultations, quatre médecins différents et aucun d'eux ne remarque qu'Alexandra est enceinte. Puis son état s'aggrave très rapidement : elle fait des hémorragies les 24 et 25 février, ne peut ni se lever, ni uriner. Le lendemain, les pompiers la transportent aux urgences dans un état comateux, il est déjà trop tard. Alexandra décède l'après-midi même. Le rapport d'autopsie confirme la présence d'un "fœtus viable […] mort in utero". Selon les médecins légistes, Alexandra serait décédée d'une infection mortelle probable due à "la rétention de l’œuf mort qui a occasionné un choc septique".
Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour "recherche des causes de la mort" et la famille de la jeune femme a dépose plainte contre X pour "homicide involontaire", mais celle-ci a été classée sans suite au motif "qu'aucune infraction ne semble pouvoir être caractérisée". Selon le papa pourtant, une échographie aurait suffi à sauver sa fille...