L’Institut Pasteur est dans la tourmente. Dans un rapport de l’Igas, la plus emblématique des fondations pour la recherche, qui a été créée en 1887, est sévèrement critiquée. Cette institution qui recueille 50 millions d’euros par an ne ferait pas suffisamment preuve de transparence. Selon les informations révélées par Le Figaro dans son édition du 3 mai, la charge de l’Igas est lourde : « abus de confiance au préjudice des donateurs, recours à des artifices comptables, concentration excessive du pouvoir »…
Comme d’autres organisations faisant appel à la générosité du public avant lui, l’Institut Pasteur est accusé par l’Igas d’affecter « une partie importante des dons et des legs aux fonds propres (…) au lieu de les affecter immédiatement aux équipes de recherche comme la communication de la fondation l’affirme aux donateurs. »
Mais l’Institut Pasteur est aussi accusé d’un manque de transparence vis à vis du ministère de la Recherche. « À en croire l’Igas, le déficit structurel affiché par l’Institut Pasteur est le fruit d’une « présentation artificielle » de ses résultats comptables, qui consiste à amputer son bilan annuel d’une partie des recettes, écrit Delphine Chayet, la journaliste du Figaro. La fondation met ce déficit en avant « dans sa communication à l’égard du ministère de la Recherche », dont la subvention a augmenté de 17 % entre 2008 et 2011. »
Alice Dautry, la directrice générale de l’Institut Pasteur, se dit « en colère, et très fortement blessée » par ces accusations. « Nous contestons formellement les conclusions de ce rapport qui est erroné et malveillant. C’est très grave, car la réputation de l’Institut Pasteur est en jeu. Je tiens donc à rassurer les donateurs : tout l’argent que l’Institut collecte va à la recherche », déclare-t-elle dans les colonnes du Figaro. L’Institut Pasteur craint évidemment une baisse des dons.
