Les patients ayant fait un AVC souffrent d’insomnie, même longtemps après leur accident, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports.
Plus de temps à s’endormir
Cette complication avait depuis longtemps été identifiée par les médecins, sans pour autant être établie de façon certaine. Pour pallier ce manque de données scientifiques, les chercheurs ont comparé les signaux cérébraux de patients ayant fait un AVC avec ceux de patients n’en ayant jamais fait. L’expérience a eu lieu au moins un an après les différents accidents cérébraux, à l’aide d’un polysomnogramme.
Deux enseignements ont été dégagés. Les patients ayant fait un AVC mettent plus de temps à s’endormir, et leur sommeil est moins "efficace", c’est-à-dire qu’ils passent plus de temps dans leur lit sans dormir que les autres. Par ailleurs, les patients ayant fait un AVC arrivent moins bien à faire des siestes dans la journée. En revanche, les durées de sommeil étaient similaires entre les personnes n’ayant pas fait d’AVC et celles qui en avaient été victimes.
Pour expliquer ces problèmes de sommeil, l’équipe avance que les patients ayant fait un AVC font moins d’exercice physique et ont une plus grande tension psychologique que les autres, à cause notamment des douleurs physiques ou de l’inconfort.
Un risque accru de dépression
Ce manque de sommeil est problématique, car il empêche les malades de récupérer physiquement et mentalement. Il les expose même à un risque accru de dépression, comme vient de le démontrer une étude britannique publiée dans la revue The Lancet Psychiatry. D’après les chercheurs de l’Université de Glasgow, lorsque l’on ne respecte plus ses cycles d’éveil et de sommeil, notre organisme ne parvient plus à réguler notre humeur. Cela influe sur notre bien-être et, dans les cas les plus graves, peut conduire à des troubles mentaux tels que la bipolarité et la dépression.
Par ailleurs et selon un tout nouvel essai, si un homme manque de sommeil, sa production de testostérone diminue, ce qui entraîne une diminution de la production d’insuline, conduisant à une hyperglycémie (élévation de la glycémie), voire un diabète. Parallèlement, un manque de sommeil entraîne également une augmentation du taux de cortisol, or cette hormone est naturellement hyperglycémiante.
"L'importance du sommeil dans le rétablissement de nos patients ne doit pas être sous-estimée", en conclut Annette Sterr, auteure de l’étude.