L’impression 3D fait partie de l’avenir de la médecine. Qu’il s’agisse d’un plâtre, d’une prothèse, ou de peau, cette technique a démontré son intérêt à de nombreuses reprises. Des chercheurs britanniques viennent de réaliser une nouvelle avancée dans l’usage de cette technique. Ils sont parvenus à imprimer une cornée en 3D, réalisée à partir de cellules souches humaines. Leur recherche a été menée au sein de l'Université de Newcastle, au Royaume-Uni.
La cornée est un tissu transparent qui recouvre l’iris et la pupille. C’est à travers elle que passe la lumière qui est ensuite transmise au cristallin et à la rétine. Elle peut être abîmée à cause d’une infection, d’un traumatisme ou d’une inflammation, cela provoque une cécité partielle ou complète. Les greffes de cornée permettent aux patients de retrouver une vision correcte. Selon le syndicat national des ophtalmologistes de France, chaque année, 8000 cornées seraient nécessaires pour couvrir les besoins de la population.
Our scientists from @igmengagencl have used #stemcell technology to 3D print the world's first human corneas ???? https://t.co/7fdCdwueM1 #impactNCL #3dprinting #biomedicalengineering pic.twitter.com/Cf0q39TQDW
— Newcastle University (@StudentsNCL) 30 mai 2018
10 minutes pour imprimer une cornée
Les scientifiques britanniques ont utilisé les cellules souches de la cornée d’un donneur sain et les ont mixées avec de l’alginate et du collagène. Ce mélange a servi à créer une "bio-encre". Celle-ci ensuite a été utilisée dans une imprimante 3D et a permis de réaliser des cornées.
Che Connon a dirigé ces travaux et explique : "notre gel permet de garder les cellules souches en vie tout en produisant un matériau suffisamment solide pour qu’il garde sa forme mais suffisamment souple pour qu’il puisse passer à travers l’embout d’une imprimante 3D." La technologie 3D leur permet, en plus, d’adapter la forme et la taille de la cornée à l’oeil du patient. Le processus d’impression dure 10 minutes.
Une technologie répandue dans le domaine de la santé
La technologie 3D est utilisée dans de nombreux domaines aujourd’hui. Handicap International, par exemple, l’emploie pour équiper les personnes amputées dans des zones défavorisées. 19 patients ont été équipés grâce à ce dispositif en 2016. L’impression se fait sur mesure et à distance. La seule barrière reste le prix : 1 200 euros contre 70 avec les méthodes classiques.
D’autres chercheurs sont parvenus à imprimer du cartilage en 3D, une méthode très prometteuse car ce tissu ne peut pas se régénérer. Impression de prothèse de membre, de tissus, ou autre, l’impression 3D ne cesse de se développer. En 2015, le marché de l’impression 3D dans la santé représentait 490 millions de dollars.