L’exercice physique n’est pas seulement bon pour le corps, il l’est également pour le cerveau. Voilà qui est établi depuis longtemps par la science. Toutefois, on ignore encore quel sport pratiquer et à quelle fréquence pour prévenir les personnes âgées de la démence ou même du déclin cognitif. C’est pourquoi des chercheurs israéliens ont décidé de se pencher sur la question. D’après leur étude publiée mercredi 30 mai dans la revue Neurology: Clincal Practice, tout exercice physique est bon à prendre mais il faut plus de quelques minutes par semaine pour que cela ait un quelconque effet positif sur le cerveau.
"Alors qu’il y avait déjà des preuves solides sur le fait que faire de l’exercice régulièrement pouvait améliorer l’acuité cérébrale, nous voulions comprendre comment appliquer concrètement ces découvertes scientifiques à la vie de nos patients, à leurs familles et à nous-mêmes", explique Joyce Gomes-Osman, chercheuse au Berenson-Allen Center Beth for Noninvasive Brain Stimulation du Centre Medical Israel Deaconess, au début de l’étude. "Quand il s’agit de prendre un traitement médicamenteux, nos patients ont des recommandations précises. Notre étude met en évidence le besoin d’en avoir également en ce qui concerne l’activité physique", développe-t-elle.
Les chercheurs du Berenson-Allen Center Beth for Noninvasive Brain Stimulation du Centre Médical Israel Deaconess ont donc analysé 98 études ayant chacune testé l’impact de divers exercices physiques sur la boîte crânienne de plus de 11 000 participants. Combinées, ces recherches avaient pris en compte des sports aussi différents que la marche, le jogging, l’haltérophilie ou encore le yoga, et ce, sur des périodes allant d’un mois à un an. Ici, les scientifiques ont alors étudié le lien entre le type d’exercice, son intensité, la durée de cette activité physique et sa fréquence et cinq catégories de capacités cognitives.
A terme, arriver à identifier l’exercice idéal à la fréquence idéale pour chaque patient
Conclusion : quasiment tous les types de sport, allant de la gym à la marche en passant par le yoga et le vélo, peuvent contribuer à améliorer les performances cognitives. "C’est très encourageant de voir qu’il n’y a pas besoin de faire de l’aérobic pour améliorer ses capacités cognitives", se félicite Alvaro Pascual-Leone, directeur du Berenson-Allen Center, dans l’étude.
Par ailleurs, les recherches qui avaient suivi des participants s’étant entrainés au moins 52 heures sur une période de six mois montraient une grande amélioration au niveau cérébral. Surtout au niveau de la rapidité à traiter les informations, que ce soit chez les personnes âgées saines d’esprit ou celles atteintes d’une déficience cognitive légère. En revanche, bien qu’elles soient toujours bonnes à prendre pour la forme physique, quelques minutes d’exercice physique par semaine ne suffiraient pas à améliorer les performances cognitives.
Si ces découvertes sont intéressantes, les recherches doivent toutefois aller plus loin avant de pouvoir aboutir à des recommandations précises pour les personnes âgées. "Nous sommes toujours en train d’étudier de quelle manière quel exercice peut changer notre cerveau. Et comme nous sommes tous différents, identifier un exercice idéal à une fréquence idéale pour chacun demeure un challenge", explique Joyce Gomes-Osman. Et de conclure : "Nous avons encore de nombreuses questions et nous allons bientôt mettre en place d’autres études pour creuser le sujet plus en profondeur".
Actuellement, 50 millions de personnes souffrent de démence dans le monde. Un phénomène qui ne va pas en s’arrangeant puisqu’en raison du vieillissement de la population mondiale, ce chiffre devrait tripler et passer à 152 millions d’ici à 2050, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS).