Le cancer reste le plus important challenge de santé au monde. Certes, on parle aujourd’hui de guérison dans certains cancers, autrefois irrémédiablement mortels - comme les cancers du sang de l’enfant - mais avec l’espérance de vie sans cesse augmentée, cette maladie du vieillissement de la cellule reste une des principales menaces qui pèse sur notre santé. Avec une idée forte : ne plus faire du cancer une maladie particulière, mais plutôt une affection comme les autres.
Le cancer du sein par exemple, est devenu une maladie chronique. Une femme chez qui on diagnostique cette maladie, dans la très grande majorité des cas, va en guérir ou du moins être en rémission pour de longues années. Il est certes possible que sa maladie récidive, mais pour être à nouveau contrôlée ou vaincue. Cette tendance à la "banalisation" du cancer ne peut se concevoir qu’en "banalisant" également les traitements. Surtout en les rendant moins agressifs et en minimisant les effets secondaires. C’est aujourd’hui une réalité du traitement de certains cancers, aidés en cela par l’arrivée des nouveaux traitements, comme l’onco immunologie, beaucoup moins agressifs tout en étant plus efficaces.
La double peine
Souffrir d’un cancer, c’est aussi souffrir d’une double peine : le regard de la société en particulier de certains employeurs ou organismes de crédit sur ces malades, reste "douteux". C’est un des rôles majeurs des sociétés de patients américaines, très puissantes et partie prenante de ce congrès, de faire en sorte qu’un crédit ou un travail ne dépende plus d’un diagnostic. Mais c’est aussi une prise de conscience des médecins : on attend dans les jours qui viennent de nombreuses études sur l’importance du bien-être dans la lutte contre cette maladie, de la sexualité et – c’est une tendance très forte – de l’importance de l’exercice physique, pendant et après le traitement. Les résultats sont en effet spectaculaires.
Le cancer se prévient et se dépiste
Exercice physique certes, mais aussi lutte contre le tabagisme (le million de fumeur en moins en France en 2017 a été très remarqué) et contre l’obésité qui est un problème de santé publique majeur, en particulier aux Etats-Unis. Les campagnes de dépistage des cancers du sein et de l’intestin sont désormais bien connues et ont un véritable succès. Les médecins attendent avec impatience la "prise de sang" qui permettra de déceler les autres cancers. Elle arrive.
Pourquoi Docteur se mobilise
Ce sont donc 40 000 cancérologues du monde entier qui vont assister à des milliers de communications pendant 5 jours à l'ASCO, le plus grand congrès du monde, sans doute en raison des enjeux économiques majeurs que représente la lutte contre cette maladie. Les nouveaux traitements sont en effet légions, le plus souvent à des tarifs qui laissent songeur les pays à l’économie chancelante. Le cours en bourse des grands groupes pharmaceutiques va s’envoler ou s’écrouler au rythme des résultats bons ou mauvais des études publiées cette semaine à Chicago. Les traders seront aussi vigilants que les représentants des organisme payeurs…
Pourquoi Docteur se fera l’écho de cet événement très particulier grâce en mobilisant une grande partie de sa rédaction à Chicago. Pour vous rendre compte, toute la semaine, de ces principales avancées et des débats qu’elles suscitent.
Le cancer en France. Les chiffres les plus récents*
385 000 nouveaux cas en 2015
211 000 chez les hommes
- Prostate
- Poumon
- Côlon-rectum
174 000 Chez les femmes
- Sein
- Côlon-rectum
- Poumon
Un taux de mortalité par cancer qui baisse
Un peu plus (1,5%) chez les hommes que chez les femmes (1%)
149 500 décès en 2015
- 84 000 chez les hommes
- 65 000 chez les femmes
En 2008, 3 millions de Français en vie avaient eu un cancer
*Source INCA Institut Nationale du Cancer