Dès le 1er janvier 2019, il faudra débourser non plus 23, mais 25 euros pour consulter une sage-femme exerçant en libéral. Après des mois d’âpres négociations avec l’Assurance maladie, les deux principaux syndicats de sages-femmes libérales, dont l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes (ONSSF) ont signé mercredi 31 mai un accord conventionnel qui concerne 5 400 sages-femmes libérales réparties sur tout le territoire français.
Des actes mieux rémunérés
Comme les médecins généralistes, celles-ci vont donc voir certains de leurs actes médicaux "considérés comme clés" revalorisés. Outre la consultation et la visite à domicile facturés à 25 euros, la séance de rééducation du périnée passera, elle, de 19,60 à 21 euros. Une intervention en urgence les dimanches et jours fériés passera de 21 à 40 euros tandis qu’un accouchement de nuit sera facturé 80 euros au lieu de 40.
Pour les sages-femmes libérales, cette revalorisation de certains actes est une demande de longue date, qui permettra à la profession d’obtenir un gain total de 22,1 millions d’euros.
Un élargissement des compétences
L’accord conventionnel signé avec l’Assurance maladie prévoit aussi d’accorder de nouvelles prérogatives aux sages-femmes. Celles-ci pourront, dès 2019, suppléer les médecins en réalisant la première consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles pour les jeunes filles de 15 à 18 ans, facturée 46 euros.
Outre la valorisation de l’évolution du métier de sage-femme, le texte souhaite aussi renforcer les missions de prévention et de coordination des soins assurées par ces professionnels de santé. Ainsi, un acte de prévention sera bientôt créé afin d’"informer précocement" les femmes enceintes de "certains risques, notamment infectieux, liés au tabagisme et à la consommation d’alcool".
Par ailleurs, l’accord conventionnel maintient l’application du "conventionnement régulé" pour maintenir l’activité des sages-femmes dans les zones sous-doutées. Cela se traduira par des aides financières pouvant aller jusqu’à 28 000 euros, voire 38 000 euros dans le cadre d’une première installation. Dans les zones sur-dotées, toute nouvelle installation d’une sage-femme libérale sera conditionnée par le départ d’une autre.