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Santé mentale

L’anxiété des enfants et des adolescents doit être suivie sur le long terme pour éviter les rechutes

Par Charlotte Arce

Selon une nouvelle étude américaine, 20% des jeunes patients souffrant d’anxiété sont exposés à un risque de rechute, et ce quel que soit le traitement qu’ils ont reçu.

altanaka/iStock

Difficile à repérer et souvent sous-estimée, l’anxiété chez les enfants et les adolescents ne devrait pas être considérée comme un trouble passager et nécessite au contraire un suivi sur le long terme.

Tel est le constat posé par des chercheurs rattachés à l’UConn Health, dont les travaux ont été publiés dans le Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry. Selon eux, environ 20% des jeunes patients traités pour des troubles de l’anxiété sont exposés à un risque de rechute et ce, peu importe la qualité des soins qu’ils ont reçus.

"Quand on voit si peu d'enfants rester non symptomatiques après avoir reçu les meilleurs traitements possible, c'est décourageant", note Golda Ginsburg, psychologue chez UConn Health, qui préconise des bilans de santé mentale réguliers chez les jeunes patients présentant des troubles de l’anxiété.

Un patient sur deux rechute, un sur trois souffre d’anxiété chronique

L’étude menée par Golda Ginsburg et ses collègues a suivi 319 jeunes âgés de 10 à 25 ans, tous présentant des troubles anxieux de séparation, sociaux ou généraux, et vivant en Californie, en Caroline du Nord, au Maryland et en Pennsylvanie. Chaque sujet a reçu un traitement contre l’anxiété : de la sertraline (une forme générique du Zoloft, utilisé comme antidépresseur), une thérapie cognitivo-comportementale, ou une combinaison des deux, et ont été suivis chaque année pendant 4 ans sans recevoir de traitement.

Les suivis séquentiels ont permis aux chercheurs d'identifier les personnes qui ont rechuté, celles restées anxieuses et celles qui sont restées en bonne santé. Ils ont constaté que 20% des patients se rétablissaient après le traitement et restaient en forme, notant peu d'anxiété à chaque suivi. Mais environ la moitié des enfants et adolescents ont rechuté au moins une fois, et 30% étaient chroniquement anxieux. Les résultats de l’étude montrent aussi que les filles et jeunes femmes sont plus susceptibles d'être chroniquement malades que les hommes.

Un suivi régulier nécessaire

Les troubles anxieux ne sont cependant pas une fatalité pour tous les enfants et adolescents qui y sont confrontés. L’étude menée par l’UConn Health révèle en effet que les jeunes qui ont répondu au traitement étaient plus susceptibles de ne pas faire de rechute et de rester en bonne santé. L'étude n'a également trouvé aucune différence dans les résultats à long terme entre les types de traitement. Ce qui signifie que s'il n'y a pas de thérapeute cognitivo-comportemental à proximité, le traitement médicamenteux est aussi susceptible d'être efficace.

Cela ne doit en revanche pas dissuader les parents de suivre de près la santé mentale et le bien-être de leur enfant en leur faisant passer régulièrement des bilans de santé