Les solutions d'albumine humaine ne sont pas un médicament mais un remède. Elles sont préparées à partir d'un mélange de sang, de plasma, de sérum ou de tissus placentaires prélevés sur des donneurs sains. Les preuves de l'efficacité de l'administration à long terme d'albumine humaine chez les patients atteints de cirrhose sont rares.
40 g par semaine
Pour pallier cet état de fait, des chercheurs ont suivi 431 patients souffrant d’une cirrhose du 2 avril 2011 au 27 mai 2015.
Un premier groupe a reçu un traitement médical standard, tandis qu’un deuxième groupe a suivi un traitement médical standard cumulé avec l’administration d'albumine humaine (40 g deux fois par semaine pendant 2 semaines, puis 40 g par semaine). Les deux traitements ont duré 18 mois.
Résultats : la survie globale à 18 mois était significativement plus élevée dans le groupe ayant cumulé un traitement médical standard avec l’administration d'albumine humaine. Ces patients avaient 38% moins de risque de mourir que ceux qui avaient seulement suivi un traitement médical standard.
Effets indésirables
"Les patients du premier groupe ont présenté des effets indésirables non hépatiques de grade 3-4", précise l’équipe, avant de conclure que "l'administration à long terme d'albumine humaine prolonge la survie globale et pourrait agir comme traitement modificateur de la maladie chez les patients atteints de cirrhose décompensée".
La cirrhose du foie, une maladie dont on parle peu
La cirrhose du foie est une maladie dont on parle peu, mais qui est fréquente en France. Environ 700 000 personnes sont atteintes de cirrhose, dont 30% ont atteint le stade sévère de la maladie. On estime à 10 000 à 15 000 le nombre de décès qui lui sont associés chaque année. Le diagnostic survient en moyenne à l’âge de 50 ans.
Les facteurs de risque de la cirrhose sont bien identifiés. La consommation excessive et prolongée d’alcool, les infections chroniques par le virus de l’hépatite B et de l’hépatite C, ainsi que le syndrome métabolique sont en effet responsables de plus de 90 % des cas. Les autres cas sont liés à des hémochromatoses génétiques ou encore à des maladies du foie auto-immunes comme la cirrhose biliaire primitive.