"C’est la chose la plus difficile que j’ai eu à faire dans ma vie, mais aussi la chose dont je suis la plus fière. Je ne pensais pas le faire aussi longtemps, mais pourquoi s’arrêter si c’est bon pour eux ?", raconte Emma Shardlow Hudson. Le passage de cette anglaise de 29 ans dans l’émission Good Morning Britain a fait le tour du Web. A 29 ans, elle continue d’allaiter ses deux enfants âgés de 2 et 5 ans, matin et soir.
Anticorps présents dans le lait maternel
"Ma fille n’a pas la même toux et les mêmes symptômes que les autres enfants de sa classe", explique-t-elle, croyant dur comme fer que le lait maternel prévient de nombreuses maladies grâce aux anticorps présents dans le lait maternel qui immuniseraient l’enfant contre les germes.
Si son mari approuve, Emma Shardlow Hudson raconte aussi que son choix diététique dérange autour d’elle. "C’est quelque chose qui devrait être si normal. Je ne vois pas l’allaitement comme quelque chose d'embarrassant (...) C'est un choix personnel. C'est aussi une capacité dont les femmes devraient être fières", se justifie-t-elle, assurant que ses enfants bénéficient en parallèle d’une alimentation équilibrée.
Moins de risque de diabète
"Nous avons trouvé une association très forte entre la durée de l'allaitement et le risque de développer un diabète, même après avoir pris en compte tous les facteurs de risque confondants", se félicite Erica P. Gunderson, l’auteur principal d’une étude parue dans JAMA Internal Medicine. Dans cette étude qui a duré 30 ans, les femmes qui ont allaité pendant au moins six mois ont vu leur risque de développer un diabète de type 2 diminuer de 47 % par rapport à celles qui n'ont pas allaité du tout.
L'incidence du diabète diminuait graduellement à mesure que la durée de l'allaitement augmentait, indépendamment de l’origine, du diabète gestationnel, des habitudes de vie, de la taille corporelle et d'autres facteurs de risque métabolique mesurés avant la grossesse.
"Nous savons depuis longtemps que l'allaitement maternel présente de nombreux avantages tant pour les mères que pour les bébés, mais les preuves antérieures n'ont montré que de faibles effets sur les maladies chroniques chez les femmes", explique Tracy Flanagan, directrice du pole santé des femmes de Kaiser Permanente. "Maintenant, nous voyons une protection beaucoup plus forte. Les infirmières, les hôpitaux et les décideurs devraient aider les femmes et leurs familles à allaiter le plus longtemps possible".
Une incitation à allaiter
En plus de ces nouveaux résultats sur la prévention du diabète, et un nombre croissant de preuves que l'allaitement maternel a des effets protecteurs pour les mères (réduction du risque de cancer du sein et de l'ovaire, entre autres), les propriétés de l’allaitement maternel, de façon plus générale, sont triples.
D’abord dans le registre diététique. La composition du lait varie en cours de tétée, acide au début puis de plus en plus gras, et que surtout, elle change en fonction des besoins du bébé. C’est également par le lait que la mère va fournir des éléments protecteurs à son enfant. Ensuite, il y a l’argument économique, le coût du lait en poudre, mais il est douteux face au débat sur la reprise du travail qui, pour certaines mères, représente un véritable chantage à l’emploi. Enfin, il y a l’aspect psychologique, car ce n’est pas simplement du lait que la mère offre à son enfant, mais également un moment de véritable fusion qui ne peut pas être anodin pour l’équilibre futur.