Si vous pensez que fumer une seule cigarette par jour est sans danger, vous faites erreur ! La fédération française de cardiologie (FFC) a lancé une campagne d’information à l’occasion de la journée mondiale sans tabac, qui s’est déroulée cette semaine. En matière de tabagisme, il n’existe pas de seuil de danger. A partir du moment où l’on fume, même peu, le risque cardiovasculaire augmente.
Chez le fumeur occasionnel ou "petit fumeur", la cigarette abîme le coeur et les artères. "Pour se protéger des méfaits du tabac, la réduction de la consommation n’est pas suffisante, il faut cesser toute exposition", insiste le professeur Daniel Thomas, président d’honneur de la FFC et vice-président de l’Alliance contre le tabac. Même le tabagisme passif est une menace pour la santé. Il augmente le risque d’infarctus du myocarde de 25%.
Des risques à court et à long terme
Chaque jour, 200 personnes décèdent à cause du tabac. Les dangers de la cigarette sont présents à court et à long terme. A court terme, fumer peut provoquer des spasmes des artères, c’est-à-dire un rétrécissement brutal de celles-ci, la formation de caillots et l'apparition de troubles du rythme cardiaque. Ces troubles peuvent eux-mêmes être responsables d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou de mort subite.
A long terme, c’est la dégradation progressivement des artères qui menace le fumeur. Lorsque il est exposé à d’autres facteurs de risque comme l’excès de cholestérol, le diabète ou l’hypertension artérielle, ce phénomène peut être augmenté.
Accompagner les fumeurs
Pour le professeur Daniel Thomas, il est nécessaire d’aider les fumeurs qui souhaitent arrêter : "Près de 70% des fumeurs souhaitent arrêter, ils ont besoin d’aide et il est primordial de ne pas les culpabiliser. Sortir d’une addiction est difficile, ce n’est pas simplement un problème de volonté, il faut de la motivation et de l’aide. Il existe des moyens pour en sortir sans souffrir." Plusieurs méthodes ont montré leur efficacité : patchs, inhalateurs, médicaments d’aide au sevrage ou hypnose.
Le tabagisme est la première cause de mortalité en France, il provoque chaque année 73 000 décès. En plus des risques cardiovasculaires, le tabac peut causer des cancers du poumon, de la gorge, de la bouche, du pancréas, de la vessie, etc. Il est aussi responsable de troubles de l’érection, de la fertilité et peut aggraver certaines maladies comme les gastrites, ulcères, les infections ORL, le diabète de type II, l’eczéma etc.
Une future génération de non-fumeurs ?
Selon le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière et président de Paris sans tabac, la France pourrait aboutir à une génération de non-fumeur avant 2034. Une nouvelle enquête réalisée par son association montre que les moins de 15 ans sont moins de 5% à fumer. Ils étaient 11% en 2013. Entre 2016 et 2017, le nombre de fumeurs en France a baissé de 2,5 points, ce qui équivaut environ à un million de fumeurs en moins.