Ce lundi 4 juin commence le chantier du premier village Alzheimer de France, qui sortira bientôt de terre à Dax, dans les Landes. Cette nouvelle structure accueillera 120 patients, accompagnés d'une centaine de soignants et de bénévoles.
Maintenir la participation des résidents à la vie sociale
Le but : mesurer l’impact de ces nouveaux modes de prise en charge moins médicamenteuse sur la qualité de vie du malade. Le village Alzheimer a pour but "de maintenir la participation des résidents à la vie sociale", explique au quotidien Le Monde Jean-François Dartigues, neurologue et épidémiologiste au CHU Pellegrin à Bordeaux. Cette structure "intègre un pôle recherche qui mènera une étude comparative avec les établissements traditionnels, de l’impact de nouvelles approches thérapeutiques sur les malades, les aidants et les soignants", précise le professeur.
Alors que cette pathologie du vieillissement est aujourd’hui incurable, il est établi que les interactions sociales ralentissent la progression de la maladie, notamment grâce à la stimulation des activités intellectuelles.
Activités intellectuelles
Pour arriver à ces conclusions, des chercheurs ont étudié une cohorte de 15 582 Chinois de 65 ans ou plus vivant en communauté. Aucun ne souffrait de démence. Le suivi a duré cinq ans. Au total, 1349 personnes (8,7 %) ont développé une démence.
Un chiffre très encourageant, quand on sait que la maladie d’Alzheimer touche à elle seule près de 10% des plus de 65 ans en France. Les activités intellectuelles pratiquées par la cohorte étaient aussi simples que de lire des livres, des journaux ou des magazines, jouer à des jeux de société ou de cartes, et parier sur des courses de chevaux.
100 000 à 150 000 nouveaux cas
La maladie d’Alzheimer a été mise sous les projecteurs la semaine dernière, la ministre de la Santé Agnès Buzyn ayant annoncé le déremboursement polémique de certains médicaments par la sécurité sociale. "Je confirme le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer, et ce n’est absolument pas pour des raisons budgétaires. C’est parce que ces médicaments ont été montrés par la HAS comme étant néfastes et entraînant beaucoup d’effets secondaires, avec des fractures et des chutes. Nous dé-remboursons pour que les gens ne les utilisent plus", a-t-elle expliqué, mercredi 30 mai, sur le plateau du "19/20" de France 3.
Alzheimer et les démences apparentées touchent environ un million de malades en France. 100 000 à 150 000 nouveaux cas sont déclarés tous les ans.