C’est une première mondiale dans le monde de la recherche. Une femme américaine, atteinte d’un cancer à un stade avancé, a été guérie grâce à l’immunothérapie. Ce traitement expérimental, mis au point par des chercheurs à l’Institut national du cancer à Bethesda et à l’université de Richmond (Etats-Unis), a remplacé la chimiothérapie, qui ne fonctionnait pas. Cette patiente est considérée comme rétablie depuis deux ans. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Nature Medicine.
Faire triompher le système immunitaire
Cette femme était âgée de 49 ans quand elle a commencé cette nouvelle thérapie. Son cancer du sein était métastasé et avait atteint d’autres organes, comme le foie. Les chercheurs ont prélevé sur une tumeur des lymphocytes (cellules du système immunitaire). Ces derniers ont ensuite été triés pour repérer ceux qui reconnaissaient les cellules cancéreuses. Puis, ces derniers ont été "manipulés" pour pouvoir s’attaquer à ces cellules cancéreuses et les détruire.
Laszlo Radvanyi, de l’Institut ontarien de recherche sur le cancer à Toronto, au Canada, évoque une réaction "sans précédent" au traitement. "Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une vaste révolution, qui va enfin nous permettre d’atteindre le but suivant: cibler la pléthore des mutations qu’implique le cancer, grâce à l’immunothérapie."
C’est la première fois que l’immunothérapie fait ses preuves dans le cancer du sein. Cette technique s’est en revanche déjà montrée efficace dans les cancers du poumon, du col de l’utérus, de la prostate, du sang ou encore de la peau. En revanche, elle peut déclencher une réaction sur des organes sains, comme l’oeil.
La chimiothérapie n’est plus automatique
L’immunothérapie peut constituer une alternative à la chimiothérapie, qui a des effets secondaires lourds. Un test a été développé et présenté récemment lors du Congrès ASCO 2018 à Chicago. Ce dernier, en analysant 21 gènes de la tumeur du sein, permet de savoir si la chimiothérapie peut être remplacée par une hormonothérapie après la chirurgie.