Ce drame, survenu en mars 2014 en Ecosse, a refait surface dans la presse à l'occasion du verdict rendu par les experts du Medical Practitioners Tribunal : selon eux, si un bébé à été décapité à la naissance, c’est bien parce que la médecin Vaishnavy Vilvanathan Laxman a choisi la mauvaise méthode pour l’accoucher.
A l'époque consultante à l'hôpital Ninewells de Dundee, la docteuresse est appelée pour accoucher une femme de 30 ans enceinte de 25 semaines. Son col de l’utérus est très peu dilaté. Son bébé, prématuré, a un rythme cardiaque anormalement lent, et ne s’est pas retourné. Malgré tous ces éléments, la Dr Laxman choisit de ne pas pratiquer de césarienne d’urgence, préférant un accouchement par voie naturelle. "On ne m'a donné ni gaz ni air - j'avais mal. Les médecins mettaient leurs mains à l'intérieur de moi et me poussaient sur le ventre", a raconté la patiente au tribunal. "J'ai essayé de quitter le lit, mais ils m'ont tiré trois fois en arrière et m'ont dit qu'ils devaient sortir le bébé. Ils ont essayé à deux reprises de me couper le col de l'utérus et personne ne m'a dit qu'ils allaient le faire. Il n'y avait pas d'anesthésie. Je leur ai dit : Ça ne va pas, arrêtez, je ne veux pas le faire."
Un accouchement cauchemardesque
Malgré les réticences de la patiente, la médecin de 43 ans continue de tirer sur les jambes du bébé. Se produit alors l'impensable : la tête reste bloquée par le col de l’utérus trop peu dilaté et le bébé nait décapité. Deux autres médecins pratiquent finalement une césarienne sur la patiente afin de sortir la tête, qui a été "recousue" sur le corps du bébé pour que la jeune mère puisse lui faire ses adieux. "Je suis bouleversée par la tournure qu’ont pris les événements et tellement désolée que tout ne se soit pas passé comme je le voulais", a expliqué l'obstétricienne au tribunal, tout en estimant que le bébé serait mort si elle avait opéré une césarienne. La sanction définitive appliquée à la médecin sera connue que prochainement.
Un drame similaire s'est déroulé mardi 15 mai 2012 à l'hôpital Santa Isabel, dans le nord d'Aracaju, au Brésil. Là-aussi, le bébé avait les épaules coincées dans le vagin de sa mère et en tirant, les médecins ont décroché sa tête. La mère a alors aussitôt été emmenée en salle de chirurgie afin de subir une césarienne dans le but de retirer en urgence le reste du corps de l'enfant.
Quel risque en France ?
Normalement, ces cas de décapitation du bébé à la naissance, heureusement extrêmement rares, ne peuvent pas avoir lieu en France. La Haute autorité de santé (HAS) a en effet recensé les situations cliniques pouvant entraîner une césarienne programmée : l’utérus cicatriciel, la grossesse gémellaire, la présentation par le siège, la macrosomie*, la transmission mère-enfant d’infection maternelle, les indications plus rares (placenta praevia recouvrant par exemple).
Pour chacune d’entre elles, la HAS a redéfini les indications de césariennes programmées et celles qui doivent orienter vers un accouchement par voie basse. Si la femme enceinte présente des éléments médicaux autres que ceux mentionnés dans la recommandation, le choix doit se faire à partir de l’analyse de la balance bénéfices-risques pour la mère et pour le fœtus.
7% des accouchements se font par césarienne en France, mais le taux peut grimper jusqu'à 43% dans certaines régions, ce qui constitue au total plus de 100 000 interventions par an.