L’entraînement en résistance a été associé à une réduction significative des symptômes dépressifs, selon l’analyse de 33 essais cliniques, auxquels ont participé 1877 patients. L'essai a été publié dans JAMA Psychiatry.
La notion de résistance
Jusqu’ici, aucune étude sur la dépression ne s’était particulièrement penchée sur la notion de résistance, qui se situe entre l'endurance et la force. On parle d'un entraînement en résistance si l'intensité se situe entre 60% et 77% de la force maximale. Ce qui semble apporter le plus de gains sur les aspects recherchés en performance (force & puissance) sont les exercices pluri-articulaires où les adaptations neuromusculaires des membres inférieurs sont davantage générées, à savoir :
· les Squats & Deadlifts (force maximale);
· les Jump Squats & exercices d’haltérophilie (force-explosive);
· les Drop Jumps & Sprint (force-réactive).
Thérapie alternative et/ou adjuvante pour les symptômes dépressifs
Selon les chercheurs, "les données empiriques disponibles appuient l'entraînement à l'exercice de résistance en tant que thérapie alternative et/ou adjuvante pour les symptômes dépressifs". L'activité physique peut ainsi aider à guérir d'une dépression autant qu'elle peut contribuer à s'en prévenir.
Une équipe internationale a ainsi récemment découvert que l'activité physique peut protéger contre la dépression, et ce indépendamment de l'âge et de la région géographique. Les chercheurs du Brésil, de Belgique, d'Australie, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Suède ont regroupé les données de 49 études analysant des personnes non atteintes de maladie mentale. Ils ont examiné si l'activité physique était associée à une diminution du risque de dépression.
Au total, 266 939 personnes ont été analysées, dont 47% d’hommes et 53% de femmes. Les suivis ont duré 7,4 ans en moyenne. Les facteurs comme l’indice de masse corporelle, le tabagisme et l’état de santé physique des sujets ont également été pris en compte.
Effet protecteur contre l'émergence de la dépression
Une fois les données extraites, les scientifiques ont constaté que, comparativement aux personnes ayant un faible niveau d'activité physique, celles ayant un niveau d'activité physique élevé avaient moins de risques de développer une dépression. L'activité physique a eu un effet protecteur contre l'émergence de la dépression chez les jeunes, les adultes, les personnes âgées et dans toutes les régions géographiques étudiées (en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie).
"Il s'agit de la première analyse mondiale qui établit que la pratique d'une activité physique est bénéfique pour protéger les populations contre la dépression", a déclaré le professeur Felipe Barreto Schuch, auteur principal de l’étude. "Il est évident que les personnes plus actives courent moins de risques de souffrir de dépression. Nous avons examiné si ces effets se produisent dans différents groupes d'âge et sur différents continents et les résultats sont clairs. Peu importe votre âge ou l'endroit où vous vivez, l'activité physique peut réduire le risque de souffrir de dépression", complète le Dr Brendon Stubbs, physiothérapeute et chercheur à l’institut de psychiatrie, psychologie et neurosciences du King's College London.
Prioriser l’activité physique tout au long de sa vie
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. En 2010, 7,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
Prioriser l’activité physique tout au long de sa vie est donc très important, même si d’autres études sont nécessaires pour évaluer les niveaux minimaux d'activité physique et les différents types d’activité requis pour diminuer les risques de dépression.
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. L’OMS (Organisation mondiale pour la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial (communiqué de mars 2017). Ainsi, on compte plus de 300 millions de personnes souffrant de dépression dans le monde, un chiffre en augmentation de plus de 18 % par rapport à 2005.