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Conflit acétabulaire: la douleur de hanche chez le jeune sportif peut conduire à l'arthrose

Des douleurs de l’aine ou de la hanche peuvent apparaître chez le jeune adulte sportif lors de certains mouvements de flexion. Cela correspond le plus souvent à un "syndrome de conflit acétabulaire" qu’il faut traiter par arthroscopie sous réserve de le voir évoluer vers une arthrose.

Conflit acétabulaire: la douleur de hanche chez le jeune sportif peut conduire à l'arthrose OSTILL/istock


  • Publié le 11.06.2018 à 19h00
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  • Mise à jour le 12.06.2018 à 09h21
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D’après une nouvelle étude parue dans The Lancet, les douleurs inguinales de hanche chez les plus de 16 ans ayant un rapport avec un conflit acétabulaire, peuvent être avantageusement traitées par une arthroscopie visant à corriger les anomalies osseuses à l’origine du conflit.

Selon cette étude contrôlée sur 348 malades et 12 mois, les adultes de plus de 16 ans avec une douleur de hanche à l’effort en rapport avec un conflit acétabulaire bénéficient plus de l’arthroscopie que d’une rééducation spécialisée de la hanche.

Un conflit entre le bassin et le fémur

Le conflit acétabulaire est un conflit "os-os" qui se produit généralement en flexion et rotation interne de la hanche, entre le rebord antérieur de l’articulation du bassin et le col du fémur. Ce conflit survient chez les jeunes sportifs qui font des efforts en flexion et rotation interne de la hanche : aviron, danse, arts martiaux, mais aussi football ou rugby.

Il est lié à des anomalies du bassin avec articulation trop couvrante, ou du col fémoral, qui aboutissent à un conflit osseux lors de la flexion rotation interne de la hanche (le col du fémur vient butter contre le rebord antéro-supérieur de l’articulation de la hanche, le "cotyle").

Un diagnostic méconnu

Le conflit acétabulaire est une notion encore nouvelle qui est liée au fait que les médecins et les chirurgiens appréhendaient le fonctionnement de la hanche de manière statique, alors qu’il s’agit d’un conflit purement dynamique puisqu’il n’apparaît qu’en position de flexion-rotation interne de la hanche. Or ce n’est absolument pas la position habituelle de réalisation des radiographies des os de la hanche.

L’examen clé est l’arthro-IRM, ou l’arthroscanner, avec des reconstructions 3D, car il permet à la fois de visualiser l’anomalie à l’origine du conflit osseux et d’évaluer le retentissement de ce conflit sur les structures articulaires (cartilage et bourrelet glénoïdien).

Un traitement longtemps flou

L’arthroscopie démontre dans cette étude de bonne qualité son intérêt chez les jeunes adultes souffrant de façon persistante et handicapante d’un conflit acétabulaire alors qu’ils n’ont pas d’arthrose.

A 12 mois, le résultat fonctionnel est supérieur à la rééducation spécialisée de la hanche. Il s’agit de la première étude comparative réalisée dans cette maladie, les chirurgiens se basant jusque là sur leur expérience pour conseiller cette technique, bien moins invasive et "enraidissante" pour l’articulation que la chirurgie classique.

Un suivi à organiser

Il reste à vérifier sur une étude de suivi à plus long terme que l’articulation n’évolue pas vers une arthrose de hanche à plus long terme. De toute façon, l’alternative serait la mise en place d’une prothèse, ce qui doit être évité chez l’adulte jeune et cette technique permettrait de gagner quand même du temps. A noter que la rééducation n’est pas sans efficacité dans cette étude et qu’elle peut donc être utilisée dans un premier temps, en particulier dans les formes mineures.

Cependant, en cas d’arthrose débutante, avec altération du cartilage ou ostéophyte ("bec-de-perroquet"), il n’est pas prouvé que l’arthroscopie permettent d’empêcher d’améliorer les malades sur le long terme et de prévenir l’évolution vers une coxarthrose évoluée.

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