K2, Spice, Yucatan Fire, Sence, Chill X.. Quelque soit son nom, le cannabis de synthèse demeure une substance nocive. Il est constitué d’un mélange de plantes séchées sur lesquelles une solution de cannabinoïdes de synthèse a été pulvérisée. Il ne contient pas de THC, le principe actif du cannabis, mais des molécules qui reproduisent les effets de la majijuana. Des médecins alertent des dangers liés à ces substances dans le British Medical Journal. Elles pourraient augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Un détenu sans facteur de risque
Les médecins américains se sont interrogés lorsqu’ils ont été confrontés au cas d’un détenu de 25 ans. Il n’avait aucun antécédent cardiaque dans sa famille, avait arrêté de fumer depuis deux ans, et n’était concerné par aucun facteur de risque cardiaque. Pourtant, ce jeune homme a été touché par un AVC et reste aujourd’hui atteint d’un handicap permanent. Ce n’est pas la première fois qu’il utilisait ces substances. Il avait déjà été victime d’épisodes de confusion liés à cette consommation dans les six mois précédents. Les chercheurs reconnaissent qu’ils ne peuvent être certains à 100 % que seul le cannabis synthétique est responsable de cet AVC. Mais dans les derniers mois, plusieurs études ont prouvé l’existence de lien entre ce cannabis de synthèse et la hausse du risque d’AVC.
Des dangers connus
Plusieurs effets secondaires du cannabis de synthèse sont reconnus : anxiété, épisodes psychotiques, rythme de cardiaque modifié, douleur à la poitrine, faible pression artérielle, malaise ou encore inflammation des artères et des veines des mains et des pieds. D'autres études ont reconnu les dangers de ces substances pour la santé du cerveau. D’après Drogue Info Service, les cannabinoïdes de synthèse sont même plus dangereux que le cannabis : ils peuvent être 2 à 100 fois plus puissants que le THC.
Les Français, de plus en plus favorables au cannabis
Le cannabis continue de faire débat en France. Une enquête d’Ifop pour Echo Citoyen et Terra Nova, révélée par France Info, montre que de plus en plus de Français seraient favorables à l’autorisation du cannabis si sa consommation est encadrée. Ils sont 41 % à être en faveur d’une "ouverture maîtrisée". En 1996, ils n'étaient que 26%.
L’usage thérapeutique du cannabis semble être aussi de plus en plus accepté : 82 % des sondés souhaitent qu’il soit autorisé sur ordonnance. En France, le Sativex, qui visent à soulager les malades de sclérose en plaques, est autorisé depuis 2014. Mais il n’a jamais été commercialisé à cause d’un désaccord sur son prix. En mai dernier, Agnès Buzyn a déclaré, lors d’une interview accordée à France Inter, que le cannabis à usage thérapeutique "pourrait" arriver en France. Selon elle, le Ministère fait remonter de différentes institutions toutes les informations disponibles sur l’intérêt et l’efficacité du cannabis thérapeutique.
L'usage du cannabis, qu'il soit récréatif ou médical, fait l'objet d'un long débat en France que Pourquoi Docteur a toujours suivi. Le Pr Amine Benyamina, chef de service à l’hôpital Paul-Brousse et brillant clinicien spécialisé dans l’addictologie était l'invité de notre émission "Du cannabis récréatif aux jeux : les nouveaux visages de l'addiction".