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Dons d'organes : plus de 6000 greffes réalisées en 2017, une première en France

Pour la première fois en France, la barre des 6000 greffes d'organes par an a été dépassée, a annoncé mardi l'Agence de biomédecine qui assure la répartition et l’attribution des organes aux malades.  

Dons d'organes : plus de 6000 greffes réalisées en 2017, une première en France vchal/iStock




Un chiffre historique. Pour la première fois en France, la barre des 6000 greffes d'organes par an a été dépassée, a annoncé mardi 12 juin l’Agence de la biomédecine à l’approche de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe "qui vise à toujours mieux faire prendre conscience à la population que tout le monde est un donneur potentiel d’organes et de tissus".

Dans le détail, 6105 greffes ont eu lieu l’an dernier, soit 3,5% de plus qu’en 2016 et 19% de plus qu’en 2013. La greffe la plus courante reste la greffe de rein, qui représente près de deux tiers de l’ensemble des greffes, avec 3782 opérations réalisées, dont 611 grâce à un donneur vivant, précise cette agence qui assure la répartition et l’attribution des organes aux personnes dans le besoin. Arrivent ensuite les greffes de foie (1374 greffes dont 18 réalisées grâce à un donneur vivant) puis de cœur (467 greffes). Ont également eu lieu en 2017, 378 greffes de poumons, 96 de pancréas, 6 de cœur-poumons et enfin 2 d’intestins.

"Il y a eu beaucoup de progrès en 30 ans, puisqu’en 1985, on faisait 1360 greffes en France", se félicite le Professeur Olivier Bastien, responsable du prélèvement et des greffes d’organes et de tissus à l’Agence de biomédecine. Et en règle générale, les greffes sont un succès, puisque, d’après le communiqué de presse de l’Agence, "en France, plus de 57 000 personnes vivent grâce à un organe greffé et plus de 75% des personnes greffées vivent bien avec leur greffon après 10 ans de greffe". Car le don d’organes ne permet pas seulement "de gagner des années", il permet également de gagner en "qualité de vie", explique le Pr Bastien.

Tous donneurs par défaut

Rappelons que les prélèvements viennent en grande majorité de personnes décédées, de manière obligatoirement gratuite et anonyme. Il arrive toutefois, notamment pour les transplantations de rein, que des personnes vivantes donnent leur organe. En 2011, le cercle des donneurs vivants a été élargi de la famille à toute personne majeure, en bonne santé et pouvant prouver un lien affectif étroit depuis au moins deux ans avec le receveur. En outre, la personne qui donne doit bien sûr être compatible avec le malade.

Depuis le 1er janvier 2016, afin de diminuer le nombre de refus de prélèvement, tous les Français sont automatiquement considérés comme des donneurs d’organes présumés après leur mort, sauf déclaration contraire au Registre officiel des refus. "Avant, si le défunt n'était pas inscrit au Registre officiel des refus, la famille pouvait faire part de son désaccord de façon orale. Maintenant, les proches doivent écrire une lettre décrivant quand le défunt a mentionné ne pas souhaiter donner ses organes, et pourquoi", détaillait Serge Goutchtat, président de l'Association pour le don d'organes et de tissus humains de la Haute-Garonne (ADOT 31) à La Dépêche au moment de l’entrée en vigueur de la loi au 1er janvier 2017. Et de préciser : "Avant, le témoignage oral d'opposition permettait aux familles de refuser le don même si la personne était consentante. Désormais, je pense que cette obligation de faire la demande par écrit fera réfléchir certaines familles à deux fois avant de prendre une décision". Car en 2015, 32,5% des familles consultées avaient refusé de donner les organes de leurs proches.

Mais il semblerait que la communication autour de cette nouvelle loi ait payée puisqu’en 2017, le taux de refus est tombé à 26,6%, se félicitait l’année dernière le député du Rhône Jean-Louis Touraine, rapporteur d'une mission "flash" sur le sujet. Selon les auteurs du rapport, cela reste encore trop, d’autant plus que, d’après un sondage Harris réalisé en de 2016, huit Français sur dix sont favorables à ce que l'on prélève leurs organes.

Mettre en valeur la chaîne du don

Aussi, pour l’Agence de la biomédecine, afin qu’il y ait une plus grande adéquation avec les besoins en greffe de plus en plus nombreux (entre 2012 et 2016, le nombre de patients en attente d'une greffe a augmenté de 36 % et près de 24 000 patients étaient en attente d’un organe en 2017), le refus de prélèvement doit passer sous la barre de 25 % d'ici à 2021. Un plan "2017-2021" prévoit par ailleurs d'atteindre l'objectif de 7 800 greffes annuelles, dont 1000 à partir d’un donneur vivant. Actuellement, la majorité des greffons sont prélevés chez des personnes en état de mort encéphalique, soit 1% des décès seulement à l’hôpital.

C’est pourquoi, afin d'"aller encore plus loin", l’Agence de biomédecine, organise le 22 juin sa 18ème  Journée nationale de réflexion sur le sujet pour informer le grand public sur le sujet et mettre en valeur toute la chaîne du don, des patients aux soignants en passant par les proches. A cette occasion, des évènements publics auront lieu partout en France. Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.dondorganes.fr/evenements.

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