C’était l’une des promesses d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle 2017, le reste à charge zéro va être mis en place d’ici à 2021. Il permettra de se faire rembourser intégralement certaines paires de lunettes, prothèses auditives et dentaires. Mais les complémentaires santé s’inquiètent de cette nouvelle mesure et pourraient augmenter les cotisations en contrepartie. Elles demandent une baisse de la taxation.
Pour financer le reste à charge zéro, l’Assurance Maladie et les complémentaires santé vont devoir dépenser plusieurs centaines de millions d’euros. Le gouvernement n’est pour l’instant pas certain du coût exact de cette mesure à terme. Le chiffre d’un milliard d’euros d’ici à 2023 a été avancé par le ministère de la Santé.
Une baisse des taxes
Plusieurs patrons de complémentaires ont réagi à l’occasion du 42e Congrès de la Mutualité Française qui s’est déroulé du 13 au 15 juin à Montpellier. Bernard Spitz, président de la Fédération française de l’assurance, a prévenu : "On jouera le jeu, mais si on s'aperçoit qu'il y a un écart, il faudra le combler." Les acteurs de l’assurance s’accordent à dire qu’une hausse des cotisations pourrait être contre-productive si les patients en venaient à renoncer à des soins.
Mais ils demandent des efforts au gouvernement sur la taxation notamment. Le président de la Mutualité, Thierry Beaudet, souligne : "Les cotisations sont aujourd’hui trop lourdement taxées. La fiscalité est un levier." Les négociations avec le gouvernement doivent se poursuivre.
Clôture du Congrès de la Mutualité. Le #resteachargezero est emblématique de ce que nous pouvons réussir ensemble pour les Français et au service d'un égal accès aux soins. #MutCongrès pic.twitter.com/XTWZ32nxUn
— _gnès _uzyn (@agnesbuzyn) 15 juin 2018
Mettre fin au renoncement aux soins
Des accords ont déjà été trouvés avec les syndicats de dentistes et d’audioprothésistes. Ces derniers ont d’ailleurs proposé de limiter le prix de certains appareils à partir de 2019. Le tarif devrait baisser progressivement pour atteindre 1200 euros en 2022.
Le renoncement aux soins pour des raisons financières est très important dans les secteurs des soins dentaires, optiques ou pour les prothèses auditives. Il concernerait 4,7 millions de Français pour les prothèses dentaires et 2,1 millions pour les appareils auditifs.