Prévenir certaines personnes qu’elles ont un risque génétique de maladie cardiovasculaire peut influencer favorablement leur comportement, selon une nouvelle étude finlandaise. Des chercheurs ont évalué le risque génétique de maladie cardiovasculaire chez 7 328 personnes, puis leur ont communiqué les résultats. 90% d’entre elles ont déclaré que cette information les avait aidés à mieux prendre soin de leur santé. 18 mois après, 17% des fumeurs de la cohorte avaient arrêté. 13,7% avaient réussi à perdre du poids.
Appréhension du risque génétique
"C’est l’appréhension du risque génétique qui a déclenché ces changements de comportement, précise Elisabeth Widen, auteure principale de l’étude. Beaucoup de participants savaient par exemple déjà qu’ils avaient des taux de cholestérol trop élevés, sans que cela ne les fasse évoluer."
Les membres de la cohorte vont être suivis pendant les 20 prochaines années, pour voir si leur changement de comportement perdure. "Puisqu'ils ont réussi à maintenir ces changements pendant 1,5 ans, nous nous attendons à ce qu'ils continuent sur leur lancée", affirme le Dr Widen. Selon les chercheurs, donner le maximum d’informations sur son état de santé à un patient favorise une prise en charge autonome, et ce quelque soit la maladie. Reste à savoir si, à l’inverse, les personnes qui se rendent compte qu’elles ont un faible risque génétique de maladie cardiovasculaire se mettent à adopter des comportements à risque.
28 milliards d'euros
En France, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les personnes de plus de 65 ans, avec 150 000 décès chaque année. Le montant des dépenses annuelles liées à ces maladies s’élève à quelques 28 milliards d'euros. Les maladies cardiovasculaires incluent les cardiopathies coronariennes, qui touchent les vaisseaux coronariens alimentant le muscle cardiaque ; les maladies cérébro-vasculaires, touchant les vaisseaux qui alimentent le cerveau ; les artériopathies périphériques, affectant des artères des bras et des jambes ; les cardiopathies rhumatismales, dues au rhumatisme articulaire aigu, causé par un streptocoque ; les malformations cardiaques de naissance et enfin les thromboses veineuses.