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Absentéisme, perte de salaire, stigmatisation...

Absentéisme, perte de salaire... : les migraines sévères nuisent à la vie professionnelle

Impactant non seulement les relations sociales et familiales, les migraines peuvent aussi nuire à la vie professionnelle, révèle un sondage mené auprès de 305 migraineux sévères.

Absentéisme, perte de salaire... : les migraines sévères nuisent à la vie professionnelle g-stockstudio/iStock




Douloureuses et invalidantes, les migraines touchent 7 à 8 millions de personnes en France, soit environ 12% de la population adulte et 5 à 10% des enfants. Souvent chroniques, elles peuvent avoir des répercussions parfois importantes sur la vie sociale, notamment parce qu'elles rendent pénible toute activité et les obligent souvent à s’allonger dans le noir dans l’espoir que la douleur disparaisse. Mais les migraines ne se contentent pas d’affecter le bien-être et la vie sociale. Lorsqu’elles surviennent de manière régulière, il n’est pas rare qu’elles affectent également la vie professionnelle des personnes.

C’est ce que met en lumière une nouvelle enquête menée auprès de 305 patients atteints de migraine sévère. Présentée au congrès de l’EAN (European Academy of Neurology) qui se déroule du 16 au 19 juin à Lisbonne, elle souligne les conséquences des migraines sur la carrière des personnes qui en souffrent.

Une répercussion sur l’évolution professionnelle

Chez les patients sévères interrogés, le nombre moyen de jours de migraine par mois était en moyenne de 13. Pour 54% d'entre eux, ces violentes céphalées s’accompagnent de vomissements ou de nausées. 86% souffrent de sensibilité à la lumière et 70% de troubles visuels.

Dans ces conditions, rares sont les patients qui n’estiment pas leur vie professionnelle impactée par les migraines. Parmi les 156 répondants ayant une activité professionnelle, 81% estiment que les migraines nuisent à leur efficacité au travail. 19% ont dû adapter leurs horaires de travail et 28% affirment avoir dû renoncer à poursuivre l’activité professionnelle qu’ils souhaitaient. 17% des répondants éprouvent un sentiment de stigmatisation et considèrent que leurs migraines sévères constituent un frein à leur évolution professionnelle. En cause, notamment : le nombre de jours d’absence dû à la migraine sévère, estimé à 33 jours par an en moyenne.

Pour 59% des 180 étudiants participant à l’enquête, ces violentes migraines sont également un frein à la poursuite de leurs études. En cause : l’absentéisme dans 52% des cas, mais aussi l’échec aux examens (15 %) ou au diplôme (12 %). 13% renoncent même à suivre les études désirées.

Un impact sur la rémunération des patients… et sur la société

Répercussions économiques liées à l’absentéisme, perte de salaire, frais de santé pour les patients… Ces migraines sévères ont un coût socio-économique indéniable, selon les auteurs de l’enquête. Parmi les 305 patients sondés, 58% ont dû acheter des médicaments non remboursés avec un coût mensuel moyen de 31,9 euros. 43% ont même utilisé d’autres thérapies qui leur ont coûté en moyenne 51,7 euros par mois. Pour la moitié des patients ayant déclaré un impact sur leur vie professionnelle, ces migraines sévères ont entraîné une perte de salaire. 18% ont estimé une perte de salaire supérieure à 20%. Ces violentes céphalées ont aussi un coût économique pour la société, entraînant une perte annuelle de 3,8 milliards d’euros – un coût qui inclut patients et employeurs.

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