L'augmentation de la pression dans les veines menant au foie, connue sous le nom d'hypertension portale (PH), représente la majorité des complications médicales et des décès associés à la cirrhose. Elle se manifeste par l'exagération de la vision des veines superficielles de l'abdomen (appelée circulation veineuse collatérale), une accumulation de liquide dans l'abdomen (nommée ascite) et l'augmentation de la taille de la rate (ou splénomégalie). Par ailleurs, elle est responsable de la formation de varices œsophagiennes, dont la rupture peut provoquer des hémorragies digestives graves. Des chercheurs ont découvert une nouvelle approche prometteuse du traitement de la cirrhose du foie.
Comme le démontre leur étude publiée dans The American Journal of Pathology, les scientifiques ont testé le traitement par aleglitazar sur des rats cirrhotiques avec hypertension portale. Après 21 jours de médication, ce soin a notamment réduit l'inflammation, l'angiogenèse*, les dommages tissulaires et la fibrose* associés à la cirrhose des bêtes.
Contrôler simultanément les nombreuses anomalies associées aux syndromes
"L’aleglitazar est aussi capable de réguler les circulations hépatiques des rats cirrhotiques atteints du syndrome de PH", précise l’auteur de l’étude Ying-Ying Yang, avant d’ajouter : "dans l'ensemble, nos résultats indiquent que le traitement par aleglitazar peut constituer une approche prometteuse de la cirrhose du foie, car il aide à contrôler simultanément les nombreuses anomalies associées aux syndromes de PH de la cirrhose du foie". Chez les patients atteints de cirrhose, une nouvelle étude vient également de prouver l'efficacité de l'administration à long terme d'albumine humaine.
Albumine humaine
Les solutions d'albumine humaine ne sont pas un médicament mais un remède. Elles sont préparées à partir d'un mélange de sang, de plasma, de sérum ou de tissus placentaires prélevés sur des donneurs sains.
Des chercheurs ont suivi 431 patients souffrant d’une cirrhose du 2 avril 2011 au 27 mai 2015. Un premier groupe a reçu un traitement médical standard, tandis qu’un deuxième groupe a suivi un traitement médical standard cumulé avec l’administration d'albumine humaine (40 g deux fois par semaine pendant 2 semaines, puis 40 g par semaine). Les deux traitements ont duré 18 mois.
Résultats : la survie globale à 18 mois était significativement plus élevée dans le groupe ayant cumulé un traitement médical standard avec l’administration d'albumine humaine. Ces patients avaient 38% moins de risque de mourir que ceux qui avaient seulement suivi un traitement médical standard.
Consommation excessive et prolongée d’alcool
La cirrhose du foie est une maladie dont on parle peu, mais qui est fréquente en France. Environ 700 000 personnes sont atteintes de cirrhose, dont 30% ont atteint le stade sévère de la maladie. On estime que le nombre de décès qui lui sont associés se situe entre 10 000 et 15 000 chaque année. Le diagnostic survient en moyenne à l’âge de 50 ans.
Les facteurs de risque de la cirrhose sont bien identifiés. La consommation excessive et prolongée d’alcool, les infections chroniques par le virus de l’hépatite B et de l’hépatite C, ainsi que le syndrome métabolique sont en effet responsables de plus de 90 % des cas. Les autres cas sont liés à des hémochromatoses génétiques ou encore à des maladies du foie auto-immunes comme la cirrhose biliaire primitive.
*Formation de nouveaux vaisseaux sanguins pouvant alimenter certains cancers.
*Dérèglement du processus de cicatrisation.