Selon un sondage réalisé par Odoxa en avril dernier auprès de 2026 personnes en France, 28% des participants indiquent souffrir ou avoir déjà souffert d’une dépression. Concernant les causes de cette pathologie, plus d’un Français sur deux (56%) cite la pression au travail et les problèmes de management comme principaux éléments déclencheurs.
Un état honteux
Malgré la forte incidence de la maladie, la dépression est un encore un état honteux, dont on évite de parler dans le milieu professionnel. Seulement 22% des travailleurs en parleraient avec leurs collègues, 19% avec leur supérieur hiérarchique et 17% avec leur responsable des ressources humaines. Les ouvriers et les employés sont ceux qui se montrent les plus réticents à évoquer le sujet dans leur milieu professionnel (entre 5 et 10 points de moins que les CSP+).
Pour 57% des Français, la dépression laisse aussi des séquelles importantes, qui diminuent les capacités. Ainsi, les Français pensent qu’une personne ayant souffert d’un épisode dépressif risque d’être psychologiquement fragile (78%), de connaître de nouveaux épisodes dépressifs (74%) et de nécessiter une attention supérieure (73%).
"La dépression n‘est pas à l‘origine d’un handicap durable"
"Pourtant, la dépression n‘est pas à l‘origine d’un handicap durable, il s’agit d’un épisode pathologique et non d’un état intrinsèque de la personne. A l’image d’une jambe cassée, une dépression c’est une fracture dans l’existence, avec ses soins et sa temporalité. Comme après une fracture de jambe, au-delà d’une période de consolidation il n’y a pas de raison de considérer qu’il persiste une fragilité", analyse Raphaël Gaillard, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne.
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. En 2010, 7,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
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— Pourquoi Docteur (@Pourquoidocteur) 15 juin 2018
Une personne sur cinq
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. L’OMS (Organisation mondiale pour la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial (communiqué de mars 2017). Ainsi, on compte plus de 300 millions de personnes souffrant de dépression dans le monde, un chiffre en augmentation de plus de 18 % par rapport à 2005.