Boire de fortes quantités d’alcool en un temps réduit, nul doute que la pratique est néfaste pour le corps à long terme, mais elle pourrait l’être à très court terme. Des chercheurs l’université de Missouri-Columbia montrent qu’il suffit d’une seule fois pour que le binge-drinking perturbe le sommeil. Leurs résultats ont été publiés dans le Journal of Neurochemistry.
Pas de production d'adénosine
Concrètement, le binge-drinking consiste à boire 6 verres en une seule fois. Pour comprendre ses effets sur le sommeil, les chercheurs ont soumis des souris à des sessions de binge-drinking de 4 heures. En analysant leurs cycles de sommeil, ils ont ont constaté que l’alcool perturbe bien le gène qui régule le sommeil. Dès la première session de binge-drinking, son fonctionnement était déjà perturbé. Les souris étaient en éveil durant des périodes plus longues et dormaient moins. Pour comprendre ce phénomène, précisons que durant la journée, l’organisme produit de l’adénosine, une substance qui s’accumule et favorise le sommeil. Mais chez ces souris, ce phénomène ne se produisait pas.
Cette consommation express d’alcool pourrait devenir un cercle vicieux. "Si vous consommez de l’alcool en excès très vite, le lendemain, vous ressentirez un manque de sommeil et vous allez avoir besoin de boire encore plus d’alcool pour parvenir à dormir", souligne Mahesh Thakkar, l’un des auteurs de cette étude. En effet, les personnes alcooliques sont souvent touchées par des troubles du sommeil.
Des conséquences multiples
Ces bitures express ont des conséquences multiples sur l’organisme. Le foie est l'un des organes qui en souffrent particulièrement, mais cela peut aussi abîmer le cerveau. Des chercheurs ont constaté que le binge-drinking provoquait une perte de densité de la matière blanche, la substance qui assure la connectivité entre les neurones, et une baisse de la mémoire de travail. Une consommation aussi importante comporte des risques très immédiats : coma éthylique, violence, accident de voiture, rapport sexuel non protégé, etc. Selon Santé publique France, 14% des 15-24 ans pratiquent le binge-drinking dans l’hexagone.