La dépendance à l’alcool, c’est comme l’anglais ! Plus on commence tôt, mieux on l’apprend, malheureusement… Le cerveau encore incomplètement mature des adolescents est beaucoup plus vulnérable qu’un cerveau adulte à l’alcool, notamment à son caractère toxique et addictif. La consommation régulière (estimée à plus de 10 fois par mois), reste marginale chez les collégiens, mais concerne un quart des élèves en 1ere et en terminale.
Selon l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) : un élève sur six en troisième, 70% en terminal ont déjà été ivre ; la porte ouverte à des alcoolisations mortelles, elles aussi en augmentation surtout l’été. Trois lycéens sur cinq ont déjà été ivres. Les résultats du bac ne vont pas arranger cela et les vacances vont être le théâtre de nombreuses initiations, différentes de ce qu’elles étaient autrefois… Marginales jusqu'en classe de 5e, les ivresses déclarées progressent rapidement.
Il faut alerter les adolescents et leurs parents.
Ce phénomène dramatique de la cuite, porte aujourd’hui un autre nom : le « Binje Drinking ». Autre nom, parce que phénomène différent de celui que l’on appelle en France la cuite ? Le Binje Drinking est le dépassement d’un seuil que l’adolescent ou l’enfant ignorait autrefois , celui de malaise. Mais qu’aujourd’hui, il connait parfaitement ; il le recherche, en parlant de « défonce », de « montées et de descentes », vocabulaire réservés autrefois aux drogues dures comme l’héroïne.
Les médecins donnent à cette cuite un nom plus politiquement correct, le « Binje Drinking », qui signifie plus de 3 verres par heure… Avec un risque réel, soit de problèmes médicaux immédiats – les 15-24 ans représentent 17% des passages aux urgences pour intoxication éthylique aiguë - soit d’une dépendance forte et rapide.
Autre phénomène nouveau : l’alcoolisme des jeunes filles.
Le pic de l’alcoolisme aigu est de plus en plus précoce, surtout chez la jeune fille. D’une femme repérée comme alcoolique pour 12 hommes en 1960, on est proche, aujourd'hui, de la parité, en particulier chez les Américains. Un alcoolisme féminin très particulier, solitaire, qui se pratique de façon cachée, avec un fort sentiment de culpabilité. C'est aussi un alcoolisme qui se complique vite car la femme ne dégrade pas l'alcool de la même façon que l’homme. Son foie est aussi beaucoup plus fragile.
Que faut-il dire cet été à un adolescent qui rentre ivre à la maison ?
Les spécialistes de cette addiction sont formels : d’abord, il ne faut pas faire référence à sa propre expérience, le « de mon temps on savait boire » car les jeunes ne boivent plus comme ont pu le faire leurs parents. Ensuite, il faut s’appliquer une règle absolue : ne rien dire sur le moment et attendre le lendemain, car, après avoir fanfaronné, un adolescent admet très souvent les mauvais côtés de l’ivresse lorsqu’il se réveille plutôt nauséeux…