On voit souvent dans d’autres sports que la boxe, par exemple au rugby, après plusieurs instant passés au sol complètement sonné, le sportif se relever et reprendre son match. Dans ce sport l’arbitre prends toujours la décision d’appliquer le protocole commotion, qui n’est qu’une succession de questions basiques pour évaluer l’état de conscience du blessé. Si cette vérification n’est pas faite, c’est à proprement parler scandaleux; on est en plein jeux du cirque ! C’est une règle élémentaire et non négociable : un sportif mis KO par un coup à la tête ne doit pas reprendre le cours de son match. Il en va de la santé de son cerveau, à court et long terme. Les chocs à la tête, même sans conséquences immédiates, peuvent provoquer des troubles neurologiques handicapants, délicats à prévenir et à diagnostiquer.
Rarement grave…
Une chute, la tête cogne, mais finalement la personne se relève un peu sonnée ou après une très brève perte de connaissance, c’est ce qu’on appelle un traumatisme crânien léger. En France, on estime qu’il en survient 150 000 par an, au domicile, au travail, dans les maisons de retraite, les cours d’école ou sur les terrains de sport.
Dans plus de 90% des cas, effectivement, il n’y a pas de conséquence immédiate, autrement dit, pas d’hémorragie cérébrale. En revanche, pour plus d’un tiers des personnes, des troubles plus ou moins passagers de mémoire, de concentration ou des migraines peuvent survenir au bout de quelques temps sans que l’on pense forcément à incriminer ce récent choc à la tête. Les Etats-Unis ont fait une priorité de santé publique de cette épidémie silencieuse causée par les traumatismes crâniens légers. Ce n’est pas le cas en France !
Le KO une finalité!
On pourrait objecter que le KO chez les boxeurs est même le but de ce sport… C’est pas pour cela que ça en fait une référence absolue ! La perte de connaissance la plus connue est en effet celle du KO dans ce que l’on appelle le « noble art » ! Le corps dispose heureusement d'une espèce de disjoncteur qui, en situation de péril, coupe le courant pour mieux reprendre ses fonctions quelques secondes plus tard.
Dans le journal de leur Académie, les chirurgiens orthopédiques américains soulignent que des symptômes tels que des maux de tête, une fatigue, des étourdissements ou encore des pertes de mémoire affectent 58% des patients, un mois après avoir été blessé. Et entre 15 et 25% des personnes ayant eu un traumatisme crânien mineur ont des symptômes résiduels qui peuvent durer plus d’un an.
Personnes âgées : attention à la chute
Il faut insister aussi sur le plus fort contingent de cette épidémie silencieuse : les chutes banales des personnes âgées qui tombent souvent seules chez elles ou même en maison de retraite et elles ne vont pas systématiquement à l’hôpital si la chute a l’air sans conséquence.
Toute tête qui cogne fortement ou perte de connaissance même brève doit être amenée à l’hôpital. Et ne pas croire Astérix ou Obélix. Lorsqu’ils assomment un légionnaire romain, il se relève sans séquelle. En 2011 une étude menée par des neurochirurgiens allemands qui avait analysé les 704 cas de traumatismes crâniens infligés par les deux Gaulois au cours de leurs 34 aventures reprochaient à Uderzo et Goscinny de ne pas traiter les traumatismes crâniens avec suffisamment de sérieux et de contribuer ainsi à leur banalisation !