L'épidémie continue de se propager. La Bourgogne-Franche-Comté est la région la plus touchée avec 62 cas pour 100 000 habitants, suivie par la Bretagne, l'Occitanie, les Pays de la Loire, la Normandie, l'Auvergne - Rhône-Alpes, la Corse, la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Ile-de-France.
A titre de comparaison, le taux d'incidence des cas de varicelle vus en consultation de médecine générale a été estimé en moyenne à 30 cas pour 100 000 habitants au niveau national. Entre 30 et 40% des patients sont des enfants de moins de 5 ans, entre 5 et 12% ont moins de 20 ans et moins de 5% ont moins de 45 ans. Or si elle se soigne facilement chez les enfants de moins de 15 ans, la varicelle peut entraîner de sérieuses complications à l'âge adulte : au-delà de 20 ans, la mortalité par varicelle atteint 21,3 décès (pour 100 000 personnes). Chaque année en France, 32 000 adultes contractent la varicelle.
Présentation de la varicelle
Maladie infectieuse responsable d’une éruption cutanée, la varicelle est très contagieuse et courante chez les enfants. Elle est due à une infection par le "virus varicelle-zona" (VZV) qui appartient au groupe des Herpes-virus. L'apparition de petites lésions érythémateuses, puis vésiculeuses, avec de fortes démangeaisons, débutant sur le visage, puis s’étendant à tout le corps par poussées successives, évoque le diagnostic de la varicelle.
Mais celui-ci peut être difficile lorsque le nombre de vésicules est faible : il faut en rechercher sur le cuir chevelu, dans la bouche, les espaces interdigitaux. La varicelle est l'une des maladies infantiles les plus fréquentes : 700 000 personnes et 90% des enfants de moins de 10 ans sont touchés chaque année.
Dans la plupart des cas, la varicelle est une maladie bénigne. Cependant une consultation médicale est nécessaire dans la journée si l’enfant a moins de six mois, s'il souffre d’une maladie de la peau chronique ("eczéma") qui favorise l'extension des lésions de varicelle, si l'enfant ou le parent a un déficit immunitaire ou suit un traitement corticoïde au long cours, si une femme enceinte non immunisée a été en contact avec une personne ayant la varicelle, si les vésicules se remplissent de sang, se creusent et la fièvre est élevée (varicelle grave), si les vésicules se remplissent de pus et se creusent (surinfection bactérienne = "impétigo"), ou encore, si l’enfant ou les parents toussent avec des lésions de varicelle (atteinte pulmonaire).
Les risques d'une varicelle pendant la grossesse
Chez l'adulte, le virus peut provoquer une forte fièvre et atteindre certains organes profonds, notamment les poumons et l’encéphale. Il existe également un risque de surinfections cutanées (à staphylocoques ou à streptocoques) des vésicules (boutons). Il faut s'inquiéter si le patient a des problèmes respiratoires ou des troubles de la conscience, cela peut résulter d'une encéphalite ou d'un coma.
Les adultes les plus à risques sont les personnes immunodéprimées (c'est-à-dire en chimiothérapies, transplantées, atteintes du sida...), les personnes âgées et les femmes enceintes chez qui le virus peut engendrer des complications pulmonaires. Avant 24 semaines de gestation - période à partir de laquelle le bébé commence à entendre, voir et tousser - le risque de contamination du fœtus est estimé à 8 %, et dans 2 % des cas, la contagion donne lieu à une varicelle congénitale, également appelée varicelle fœtale. Les risques sont alors sérieux pour le bébé : problèmes cutanés, malformations, lésions neurologiques et/ou ophtalmiques, problème de développement, ou encore, retard de croissance intra-utérin. De façon générale, plus la mère attrape la varicelle tôt pendant sa grossesse, moins les conséquences seront importantes pour son bébé.
On appelle "varicelle néo-natale" la varicelle qu'attrape une maman dans les trois semaines suivant son accouchement. Elle est d'autant plus dangereuse qu'elle se transmet au nouveau-né dans 25 à 50% des cas. Si l'enfant nait moins de 5 jours après le début de l'éruption des premiers symptômes chez sa mère, il est exposé à un risque sérieux de troubles pulmonaires. La varicelle devient alors mortelle dans 20 à 30% des cas.
Quelles alternatives en cas de varicelle tardive ?
Il est déjà primordial de consulter un médecin en cas de varicelle tardive, car les irruptions de boutons et les démangeaisons sont souvent plus importantes chez l'adulte que chez l'enfant. Sauf indication contraire de votre généraliste, vous pouvez prendre du paracétamol - et non de l'aspirine ou de l'ibuprofène - contre les maux de tête et la fièvre.
Il existe également des lotions calmantes ou des antihistaminiques pour réduire l'intensité des démangeaisons. En revanche, les pommades aux corticoïdes sont à proscrire car elles peuvent augmenter l'intensité des irruptions et favoriser les surinfections. Si vous envisagez de faire un bébé et que vous n'avez jamais eu la varicelle, parlez en à votre médecin. Celui-ci vous recommandera sans doute de vous faire vacciner, ce qui devient impossible dès lors que vous êtes enceinte. Enfin, pour éviter tout risque si vous ne l'avez jamais eue, limitez les contacts avec les enfants porteurs du virus. Au moins le temps qu'ils soient traités.
En résumé, ne considérez pas la varicelle comme une maladie infantile. Si vous ne l'avez jamais eue, elle peut être dangereuse.