Rapports sexuels douloureux, fuites urinaires... La sécheresse vaginale résulte du déséquilibre de la flore vaginale et se manifeste sous formes de brûlures, d'irritations et de démangeaisons. Elle survient chez près de 75% des femmes ménopausées et est, dans ce cas, due à une carence hormonale, mais peut aussi arriver aux plus jeunes ou à d'autres périodes de la vie. S’ensuit alors une réduction des sécrétions vaginales physiologiques et de la lubrification lors des rapports sexuels, entraînant un inconfort, voire des douleurs chez près de la moitié des patientes concernées.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la sécheresse vaginale comme des vêtements inadaptés, l'épilation du maillot, une hygiène excessive, certains médicaments, le déséquilibre de la flore vaginale... Mais la cause principale demeure le taux insuffisant d'hormones, ce qui se produit souvent après 40 ans.
Un traitement hormonal de substitution à base d’oestradiol
Une étude publiée en mai en ligne dans Menopausse, le Journal de la North American Menopause Society (NAMS), révèle qu’un traitement hormonal de substitution (THS) à base d’oestradiol soulagerait les problèmes vulvovaginaux et apporterait du confort et une meilleure qualité de vie globale aux femmes souffrant de sécheresse vaginale. Ces ovules, testés lors d’une étude contrôlée en double aveugle, s’avéreraient bien plus efficaces que les lubrifiants vaginaux classiques, affirment les chercheurs.
L’oestradiol est la principale hormone sexuelle active des trois œstrogènes naturels. Sécrétée par les ovaires, elle joue un rôle clé dans la répartition des tissus adipeux (les sens, les hanches, les cuisses), le développement des organes génitaux externes et internes, le développement des seins, le développement de l’endomètre et la libido. À la ménopause, le taux d’oestradiol chute entre 0,04 et 0,18 nmol, entraînant notamment une sécheresse vaginale.
L’étude menée par NAMS auprès de 300 femmes ménopausées démontre que des faibles doses d’oestradiol administrées par des ovules vaginaux améliore grandement ce problème en apportant confort, meilleure qualité de vie et de l’humeur par rapport au double placebo. En revanche, le traitement par hydratants vaginaux s’est avéré aussi peu efficace que le placebo.
"Une amélioration de la qualité de vie et de la fonction sexuelle"
"Bien que les lubrifiants vaginaux et les crèmes hydratantes puissent aider à la sécheresse vaginale, ils peuvent ne pas être efficaces pour les femmes présentant des changements vaginaux plus graves en raison de la perte d'hormones à la ménopause ", explique le Dr JoAnn Pinkerton, directrice exécutive de la NAMS.
"Les thérapies vaginales, y compris les œstrogènes vaginaux à faible dose et la déhydroépiandrostérone intravaginale, soulagent à la fois la sécheresse vaginale et les rapports sexuels douloureux. Cette étude a également montré une amélioration de la qualité de vie et de la fonction sexuelle des comprimés vaginaux d'œstradiol par rapport à un hydratant vaginal. Les femmes souffrant de sécheresse vaginale et/ou ayant des rapports sexuels douloureux devraient parler à leurs fournisseurs de soins de santé de la meilleure option pour leur situation particulière."