Les scientifiques du Hollings Cancer Center (Medical University of South Carolina) ont découvert que les cellules cancéreuses du poumon résistent à la mort en contrôlant une partie du processus de vieillissement. Ces résultats, publiés dans le Journal of Biological Chemistry, portent l’espoir de nouveaux traitements contre le cancer.
A mesure que les gens vieillissent, les cancers se développent de plus en plus souvent, sans que les scientifiques ne sachent précisément pourquoi. Le National Cancer Institute (NCI) estime que d'ici 2040, seulement 18% des survivants du cancer auront entre 50 et 64 ans, et 8% auront moins de 50 ans. Au Hollings Cancer Center, l'équipe du biochimiste Besim Ogretmen a découvert que les cellules cancéreuses résistent à la mort en protégeant les extrémités de leurs chromosomes contre les dommages liés à l'âge.
Une durée de vie anormalement longue
Quand les cellules normales vieillissent, les extrémités de leurs chromosomes, appelées télomères, commencent à se décomposer, ce qui indique que la cellule va bientôt mourir. A contrario, les cellules cancéreuses ont mis au point un moyen d'empêcher leurs télomères de se détériorer, ce qui les aide à vivre beaucoup plus longtemps que les cellules normales. Leur durée de vie anormalement longue leur permet de croître et de se répandre dans tout le corps.
"Les télomères sont l’horloge biologique pour nos cellules," explique Besim Ogretmen. "Dans le cancer, cette horloge biologique est cassée. Nous avons découvert que c’est la protéine P16 qui décide si les cellules doivent vieillir ou mourir", poursuit-il. Plus les cellules contiennent du P16, moins elles meurent. Dès lors, "pouvons-nous prévenir ou mieux traiter les cancers liés au vieillissement en contrôlant les effets protecteurs de la p16 dans la mort des cellules cancéreuses ?", s’interroge Besim Ogretmen. Pour répondre à cette question, son équipe planifie un essai clinique de phase 2.
La première cause de décès en France chez l'homme
Le cancer représente malheureusement la première cause de décès en France chez l'homme (33% de l'ensemble des décès masculins) et la deuxième cause chez la femme (24% de l'ensemble des décès féminins). En moyenne, 148 737 décès par cancer sont enregistrés chaque année, dont 88 378 hommes et 60 359 femmes. Le taux moyen de mortalité est deux fois plus élevé chez l'homme que chez la femme : les taux sont respectivement de 158,6 décès pour 100 000 hommes et 79,1 décès pour 100 000 femmes. Par ailleurs, le cancer est la première cause de décès prématuré avant 65 ans aussi bien chez l'homme que chez la femme, et représente respectivement 38% des décès masculins pour 47% des décès féminins.
Avec 21 000 décès estimés, le cancer du poumon reste de loin le cancer le plus mortel chez l'homme, devant le cancer colorectal (9 200 décès) et le cancer de la prostate (8 700 décès). Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête de la mortalité, avec 11 500 décès en 2011, devant le cancer colorectal (8 300 décès) et le cancer du poumon (8 100 décès).*
*Source : https://www.ligue-cancer.net.