Après la mousson, place aux beaux jours et leur potentielles vagues de chaleur. En 2003, la canicule a fait 70 000 morts en Europe, dont 20 000 morts uniquement en France. Entre 2004 et 2014, 196 vagues de chaleur ont été identifiées au niveau départemental. Une surmortalité de moins de 10% a été observée pour la majorité d’entre elles, mais une surmortalité de près de 40% a été relevée pour d'autres canicules.
Leur impact total est important : 1 562 décès sur l’ensemble des périodes de dépassement des seuils, la majorité ayant été observées en 2006. "Dans les prochaines années, la multiplication des vagues de chaleur, qui semble inévitable, incite à inscrire la prévention dans une démarche plus large d’adaptation au changement climatique", note l’analyste de Santé Publique France Vérène Wagner.
Des seuils d’alerte départementaux
Une vague de chaleur est définie comme une période où les températures minimum et maximum, moyennées sur trois jours, atteignent ou dépassent simultanément des seuils d’alerte départementaux. Ils évoluent en général entre 31 et 36 degrés.
Comme les nourrissons, nos aînés sont plus facilement victimes de déshydratation, avec des conséquences qui peuvent s'avérer fatales. Plus les personnes sont âgées, plus leur "réserve d'eau" diminue. Si la quantité moyenne d'eau contenue dans un organisme adulte est de 65%, après 60 ans sa teneur en eau corporelle totale n'est plus que de 52% chez les hommes et 46% chez les femmes. Par ailleurs, avec l'âge, la difficulté à boire ou à accéder aux boissons due à des problèmes de mobilité, des troubles visuels, de la compréhension et de la communication constitue aussi des facteurs importants en termes de risque de déshydratation.
Un verre d'eau au lever et au coucher
Il faut donc en permanence sensibiliser les personnes âgées sur la nécessité de boire de l'eau, et ce même si elles n'ont pas le sentiment d'avoir soif. Il est aussi important de créer des rituels au cours de la journée : un verre d'eau au lever et au coucher, un passage toutes les heures en cas de canicule, et une bouteille d'eau de petite contenance sur soi pour faciliter son transport.
Pour le reste de la population, il est aussi conseillé de bien s’hydrater, de mouiller son corps et de le ventiler, de ne pas boire d’alcool, de manger suffisamment, de maintenir sa maison au frais en fermant les volets de jour comme de nuit et de ne pas pratiquer d’exercice physique. Si jamais l’exposition à la chaleur et au soleil est forcée, comme lorsque l’on travaille à l’extérieur, il est impératif de se protéger la tête avec un chapeau et la peau avec de la crème solaire. Tout malaise doit entraîner l’arrêt de l’activité.
Ajouter un demi-litre de plus par jour pour chaque degré au-dessus de 38°C
En moyenne, on recommande 30 ml d'eau par kilo de poids corporel, soit 1 litre à 1,5 litres d’eau, auxquels s’ajoute l’eau des aliments comme les fruits et légumes (qui apportent en moyenne 1 litre d’eau par jour). A cela, il faut ajouter un demi-litre de plus par jour, pour chaque degré au-dessus de 38°C. Cela peut se faire par de l’eau riche en sodium, du bouillon salé, de la soupe de légumes ou des jus de fruits (qui apportent du potassium).
Les premiers signes de déshydratation sont discrets, à part la soif. On note généralement une agitation, des yeux plus enfoncés, une sensation de bouche sèche. La déshydratation grave présente plus de symptômes : peau sèche et froide, qui manque de souplesse (un pli se forme et se maintient quand la peau est légèrement pincée entre deux doigts) ; maux de tête, vertiges, malaises, léthargie ; augmentation du rythme cardiaque ; faiblesse ou apathie, ou à l'inverse agitation. Chez les nourrissons, on observe aussi : des gémissements ; un bébé moins réactif, difficile à réveiller; des cernes sous les yeux; une respiration rapide.