Depuis les années 1900, l'espérance de vie moyenne dans le monde a plus que doublé, grâce, entre autres, à l'amélioration des systèmes de santé, de l'hygiène et de l'approvisionnement alimentaire. Une nouvelle étude indique que nous n'avons pourtant pas encore atteint nos limites en terme de longévité humaine. "S'il existe une limite au vieillissement biologique, nous n'y sommes pas encore", a déclaré Elisabetta Barbi, démographe à l'Université de Rome, suite à la publication de ses travaux dans la revue Science.
Le record actuel de la plus longue durée de vie humaine a été établi il y a 21 ans, lorsque la française Jeanne Calment est décédée à l'âge de 122 ans. Partant de ce postulat, Elisabetta Barbi et ses collègues ont étudié nombre de dossiers médicaux pour trouver tous les citoyens italiens qui avaient atteint l'âge de 105 ans entre 2009 et 2015. L'équipe a ainsi constitué une base de données de 3 836 Italiens extrêmement âgés.
A partir de 105 ans, le taux de mortalité cesse d’augmenter
Rappelons que le taux de mortalité est assez élevé au début de la petite enfance. Par la suite, il diminue au cours des premières années de la vie, grimpe de nouveau dans la trentaine, pour finalement atteindre son maximum entre 70 et 80 ans. Mais alors qu’on aurait pu penser que le taux de mortalité continue à progresser chez les personnes qui prennent de plus en plus d’âge, ce n’est pas ce qu’Elisabetta Barbi et ses collègues ont constaté. A partir de 105 ans, le taux de mortalité cesse d’augmenter, pour diminuer de nouveau. En d’autres termes, les personnes qui atteignent 105 ans ont plus de chances de continuer à vivre que celles qui ont 70 ou 80 ans.
Pour expliquer ce phénomène surprenant, les chercheurs avancent que les personnes très âgées vivent à un rythme cellulaire beaucoup plus lent, comme lorsque que les animaux hibernent. Ils accumuleraient donc moins de dommages cellulaires. Une étude néerlandaise publiée en 2017 affirmait que le "plafond de verre" de la durée de vie humaine était de 115,7 ans pour les femmes et à 114,1 ans pour les hommes.
Les femmes et les hommes ont gagné 14 ans d’espérance de vie en moyenne
En France métropolitaine, l’espérance de vie à la naissance atteint 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes. Au cours des 60 dernières années, les hommes comme les femmes ont gagné 14 ans d’espérance de vie en moyenne. Cependant, depuis le milieu des années 1990, les gains obtenus par les femmes sont moins rapides que ceux des hommes et l’écart entre les sexes se resserre : de huit ans et trois mois en 1992, il est passé à six années en 2017.
Dans le monde, l'espérance de vie est de 71,4 ans, mais il y a des différences fortes entre les pays : les Japonais ont une espérance de 83,7 ans, alors que les enfants nés au Sierra Leone vont vivre 50,1 années en moyenne.