Les mauvaises habitudes sanitaires sont-elles associées à des augmentations similaires du risque de maladie cardiovasculaire et de diabète chez les personnes présentant divers niveaux de risque génétique ? C’est à cette question complexe qu’on tenté de répondre les cardiologues Abdullah Said, Niek Verweij et Pim van der Harst. Leurs travaux viennent d’être publiés dans le JAMA Cardiology.
Les facteurs génétiques et le mode de vie contribuent tous deux au risque de développer une maladie cardiovasculaire ou du diabète, mais on ne savait pas jusqu’ici si des modes de vie malsains étaient associés à une augmentation similaire du risque chez les personnes présentant un risque génétique de différentes intensités.
339 003 personnes
Le risque génétique de développer une maladie cardiovasculaire ou de diabète est classé comme faible, intermédiaire ou élevé. "Un mode de vie sain" implique une alimentation équilibrée, de l'exercice physique et une non-consommation de produits addictifs comme l'alcool ou le tabac.
Dans cette étude, la cohorte regroupait 339 003 personnes, âgées de 40 à 70 ans (moyenne : 56,86 ans). 53,6% étaient des femmes. Les données ont été analysées d'avril 2006 à mars 2015. Au cours du suivi, 9771 des 339 003 individus participants (3%) ont développé une coronaropathie, 7095 des 333 637 (2,1%) ont développé une fibrillation auriculaire, 3145 des 332 971 (0,9%) ont développé un AVC, 11 358 des 234 651 (4,8%) ont développé une hypertension et 4379 des 322 014 (1,4%) ont développé un diabète.
Tout le monde doit adopter un mode de vie sain
Au vu de ces résultats, les chercheurs ont conclu "qu’un mode de vie sain est associé à un risque moindre de maladie cardiovasculaire et de diabète", dans "une proportion comparable" chez les patients ayant une prédisposition génétique faible, intermédiaire ou élevé aux maladies cardiovasculaires et au diabète. La conclusion à l’épineuse question du début est finalement très simple : tout le monde doit adopter un mode de vie sain pour diminuer au maximum le risque cardiovasculaire ou diabétique, et ce quelque soit son bagage génétique.
En France, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les personnes de plus de 65 ans, avec 150 000 décès chaque année. Les maladies cardiovasculaires incluent les cardiopathies coronariennes, qui touchent les vaisseaux coronariens alimentant le muscle cardiaque ; les maladies cérébro-vasculaires, touchant les vaisseaux qui alimentent le cerveau ; les artériopathies périphériques, affectant des artères des bras et des jambes ; les cardiopathies rhumatismales, dues au rhumatisme articulaire aigu, causé par un streptocoque ; les malformations cardiaques de naissance et enfin les thromboses veineuses.
Une maladie chronique
En France, le diabète touche près de 3,3 millions de personnes, soit 5% de la population (Institut de veille sanitaire ; chiffres de 2015). Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. Cela se traduit par un taux de sucre dans le sang (glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.