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Dirofilaria repens

Un ver rampe sous la peau de son visage pendant deux semaines : voici le Dirofilaria repens

Par Raphaëlle de Tappie

En Russie, une femme a remarqué l'apparition d'étranges gonflements à divers endroits de son visage pendant deux semaines. Elle était en fait infectée par un Dirofilaria repens, une larve qui lui avait été inoculée par une piqûre de moustique. 

Capture d'écran/nejm

L’histoire fait froid dans le dos. Une Russe de 32 ans a vécu pendant deux semaines avec un ver qui se baladait à loisir sous son visage. D’après la revue The New England Journal of Medicine qui relate les faits, il s’agissait d’une larve Dirofilaria repens, parasite qui peut être inoculé à l’homme par une piqûre de moustique.

Tout a commencé quand la jeune femme a remarqué l’apparition d’étranges gonflements sur son visage. Elle a d’abord vu un nodule sous son œil gauche, puis, cinq jours plus tard, plusieurs renflements au-dessus de sa paupière. Les zones déformées la faisaient parfois souffrir, la démangeant ou la brûlait. Mais elle a vraiment commencé à paniquer quand un beau matin, elle a découvert que la partie gauche de sa lèvre supérieure avait doublé de volume.

Elle s’est alors immédiatement rendue à l’hôpital munie de selfies qu’elle avait pris tout au long de la semaine pour les montrer aux médecins. Constatant que la déformation avait regagné la paupière, ces derniers ont vite compris qu’il s’agissait d’un parasite et ont pu le lui retirer à l’aide d’une pince chirurgicale.

L'homme : hôte accidentel 

Après analyses, les scientifiques ont découvert qu’il s’agissait d’une larve de Dirofilaria repens, ver qui peut être inoculé à l’homme par les moustiques et que la jeune femme avait attrapé lors d’un récent séjour dans une zone rurale "où elle avait été fréquemment piquée". Ce parasite grandit dans l’organisme de certains mammifères infectés comme les chiens, les chats ou les renards. En piquant un animal porteur, les moustiques prélèvent des larves de Dirofilaria à leur premier stade de développement. Quand ils les transmettent à un organisme humain, hôte accidentel, ces larves ne pouvant atteindre le stade final de leur développement : elles sont coincées sous la peau où elles cheminent à loisir avant de mourir d’elles-mêmes.

Selon Vladimir Kartashev, professeur de chirurgie et médecin qui a vu la malheureuse, les "les médecins qui ne connaissent pas la maladie ne croient pas les patients". D’où l’intérêt des selifes, a-t-il expliqué à CNN, précisant que ce mal méconnu s’appelait la dirofilariose.

Quelques autres cas de ce genre ont déjà été signalés dans la littérature scientifique. En 1996, un Italien avait souffert de cette maladie. Puis, en 2009, à son retour d’un voyage en Inde et au Sri Lanka, un Allemand avait développé une méningoencéphalite liée à la présence de ce nématode. Il s’était rétabli suite à un traitement anti-inflammatoire et antiparasitaire. Le plus souvent, le vers ne s’attaque qu’aux adultes, à l’exception du Sri Lanka, où les enfants peuvent être infectés, le plus jeune individu jamais touché ayant quatre mois à ce moment là. Mais si les cas de dirofilariose demeurent rares, d’après le Dr Vladimir Kartashev, elles sont tout de même passées de 8 en 1997 à 200 en 2012. Le ver a d’ailleurs été recensé en France…

Voir ci-dessous une vidéo d'un autre cas de Dirofilaria repens