Des données récentes montrent que 50% des enfants qui ont survécu à un cancer développeront un trouble endocrinien au cours de leur vie. Les cancers infantiles sont relativement rares et, grâce à l'amélioration des traitements et des soins, le taux de survie à cinq ans dépasse les 80%. On estime que d'ici 2020, il y aura un demi-million de survivants du cancer infantile aux États-Unis.
Néanmoins, ces survivants courent un plus grand risque de développer de graves complications médicales, même des décennies après la fin du traitement contre leur cancer. Les troubles endocriniens sont particulièrement fréquents au sein de cette population, souvent en raison de l'exposition à la radiothérapie. Forte de ces informations, l'Endocrine Society publie un guide clinique (clinical Practice Guideline) pour conseiller les professionnels de santé sur la façon de diagnostiquer et de traiter les troubles endocriniens chez les survivants au cancer infantile.
Que sont les troubles endocriniens ?
"Notre ligne directrice porte sur le risque croissant de troubles endocriniens chez les survivants du cancer infantile. Nous exposons des cas pratiques afin d’apprendre à bien gérer les troubles de l'hypophyse et de la croissance que l'on retrouve couramment dans cette population. Nous soulignons aussi la nécessité de dépister ces patients à vie", explique Charles A. Sklar, président du comité de rédaction. Ainsi donc, les enfants ayant survécu à un cancer doivent, tout au long de leur vie, se faire dépister concernant les troubles de croissance, les carences en hormones hypophysaires et la puberté précoce. Le guide, intilulé "Hypothalamic-Pituitary and Growth Disorders in Survivors of Childhood Cancer : An Endocrine Society Clinical Practice Guideline", est désormais consultable en ligne.
Les désordres endocriniens regroupent l'ensemble des troubles associés au système endocrinien, autrement dit aux organes (glandes endocrines) qui sécrètent des hormones. Les différentes hormones sont produites par l'hypophyse, l'hypothalamus, les surrénales, la thyroïde, le thymus, le pancréas, les ovaires et les testicules. Ces désordres incluent le diabète, le syndrome de Cushing, l'infertilité, la dysfonction érectile, l'insuffisance surrénale, l'hypothyroïdie et l'hyperthyroïdie.
La leucémie représente presque le tiers des cas
Selon une récente étude de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la fréquence des cancers chez l'enfant a grimpé de 13% dans les années 2000 par rapport aux années 1980. Chez les moins de 14 ans, l'incidence des cancers a été de 140 cas pour 1 million d'enfants par an entre 2001 et 2010.
La leucémie représente à elle seule presque le tiers des cas. Viennent ensuite les tumeurs du système nerveux central (20%) et les lymphomes (12%). Chez les patients de moins de 5 ans, un tiers des cas sont des tumeurs embryonnaires, comme le neuroblastome, le rétinoblastome, le néphroblastome ou l'hépatoblastome.