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Anatomie féminine : non, il n'existe pas de taille standard de la vulve

Par Mégane Fleury

Des médecins suisses ont réalisé une vaste étude pour collecter des données sur la taille des lèvres de plusieurs centaines de femmes. Les données montrent qu’il n’existe aucun standard. 

LoulouVonGlup/iStock
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Y-a-t-il un sexe féminin normal ? La réponse est non, comme le confirme une étude menée par des chercheurs suisses. Ils ont étudié les appareils génitaux de plusieurs centaines de femmes. La taille des lèvres extérieures et intérieures varie très fortement entre les différentes participantes. Leurs résultats ont été publiés sur le site du National Center for Biotechnology Information. 

Rassurer les patientes et informer les médecins

Les chercheurs de l’hôpital cantonal de Lucerne ont mené cette étude sur 657 femmes âgées de 15 à 84 ans. La taille des lèvres extérieures varie de 12 à 180 millimètres et l’ouverture vaginale de 6 à 75 millimètres. Cette étude devrait rassurer de nombreuses femmes sur l’apparence de leur appareil génital.

Les médecins pourront aussi disposer de ces données comme d’une référence pour éclairer leurs patientes. Cependant, cette recherche ne concerne que des femmes caucasiennes, si elle s’était étendue à d’autres continents, les données "standards" auraient sûrement été plus larges. 

Une chirurgie devenue "tendance"

L’apparence des petites lèvres peut être un véritable complexe pour certaines femmes. Entre 2015 et 2016, le nombre de femmes ayant eu recours à la chirurgie esthétique pour changer la forme et la taille de leurs lèvres a augmenté de 39 %, d’après l’American Society of Plastic Surgeons. Cette chirurgie, appelée labiaplastie ou nymphoplastie, a un véritable intérêt médical. Elle permet de réduire les souffrances de certaines femmes, gênées par la taille excessive des petites lèvres. Cela peut être handicapant à cause des frottements avec les vêtements, lors de pratiques sportives ou pendant l’acte sexuel.

En réalité, l’aspect de la vulve est une source d’angoisse pour de nombreuses personnes. En 2016, un sondage réalisé en Australie montrait que 97% des médecins ont déjà reçu une patiente qui s’inquiétait de la normalité de sa vulve. Certains médecins s'inquiètent de l'influence des images pornographiques sur la perception que les femmes ont de leur anatomie.

Pour le Dr Gabor Varadin, chirurgien plasticien à Genève en Suisse, le choix du recours à la chirurgie n'est pas lié à un simple complexe physique : "Généralement, les patientes sont déterminées. Elles viennent avant tout pour elles, rarement pour leurs conjoints ou parce qu’elles voudraient imiter leurs modèles dans les magazines ou les films." En 2016, 3 905 femmes auraient eu recours à cette pratique en France d’après Libération.